dimanche 24 septembre 2023

Empathisez-vous – Chronique du 25 septembre

Bonjour-bonjour

 

Quelle différence faites-vous entre « sympathie » et « empathie » ? L’étymologie ne vous servira guère, ces deux mots étant très proches l’un de l’autre. Tout juste pourrait-on noter que la « sympathie » implique un partage des sentiments et des sensations ressentis par les autres, alors que l’empathie peut impliquer plus simplement une connaissance de ces mêmes ressentis (1). Pour le dire affreusement, on pourrait affirmer qu’un bourreau efficace devrait ressentir de l’empathie pour évaluer les tourments qu’il inflige à sa victime.

- De nos jours, l’empathie est évoquée principalement dans les attitudes bienveillantes (exit donc le bourreau), venues de la compréhension des souffrances d’autrui. On peut même susciter l’empathie par un apprentissage des signes de la souffrance et par une éducation consistant à se décentrer de soi-même pour « se mettre à la place des autres ». C’est même ce volet éducatif qui est évoqué pour obtenir des jeunes qu’ils aient des repères éthiques les empêchant de commettre des actes de violence et de destruction absurdes dont ils se rendent parfois coupables, principalement dans des manifestations de rue. D’ailleurs, Internet nous le montre : les ouvrages de conseil pour développer l’empathie chez nos bambins pullulent, aussi bien pour la stimuler que pour apprendre à ne pas l’empêcher de se développer.


 

N’est-ce quand même pas une croyance naïve que d‘imaginer qu’on peut ainsi modeler l’être humain ? Les neurosciences ne nous disent-elles pas au contraire que seuls les mécanismes neuronaux sont à l’origine de tels comportements ?

Peut-être, mais les dictateurs l’ont montré : l’éducation des enfants dès le plus jeune âge à obéir aux ordres du maitre plus encore qu’à ceux de leurs parents est un souci constant, et former des gardiens de la Révolution en a été un exemple du temps du maoïsme.

---------------------------------------

(1) Le mot « empathie » est une traduction du mot allemand Einfühlung, qui renvoie à la capacité de « ressentir l'autre de l'intérieur »

Ajoutons qu’on distingue entre « empathie émotionnelle » qui suppose une proximité affective et une « empathie cognitive » qui ressemble plus particulièrement à la connaissance de ce que ressent l’autre. (Lire ici)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire