Bonjour-bonjour
La vente à perte « autorisée » par le gouvernement pour le carburant est rejetée par les professionnels dans l’indifférence générale. Il semble que le public si prompt à condamner les profits des producteurs soit indifférent ici ; en vérité il ne comprend pas la démarche : à quoi bon parler de « perte » là où il n’y a que profit ? Instaurons des super-taxes pour frapper les superprofits et voilà tout.
- Quant aux producteurs et revendeurs, ils l’affirment : vendre à perte ne leur permettrait pas de continuer leur activité, les marges bénéficiaires étant juste suffisante pour permettre à l’exploitation de continuer à vivre.
Rappelons que les profits des producteurs sont absolument normaux – entendez qu’ils sont un produit normal du travail humain, ce que Marx avait nommé la « plus-value » (1). Vendre à perte signifierait que cette plus-value n’existerait plus, ou plutôt, puisqu’il n’appartient à personne de la faire disparaitre, qu’elle ne serait plus versée ni aux travailleurs ni aux patrons ni aux actionnaires.
- Quant à moi, je me réjouis de ce refus. Car je ne crois pas un seul instant à la réalité de ces pertes, et on nous l’a dit fortement : les stations-services qui feraient ce calcul seraient celles des hyper-marchés, la décote sur le prix des carburants constituant des prix d’appel pour des clients qui iraient ensuite reperdre par des achats surfacturés le bénéfice réalisé sur le carburant. Ça reviendrait à faire payer l’augmentation du prix de l’essence à ceux qui ne s’en servent éventuellement pas du tout, mais qui achètent dans leur hyper leur pain ou un kilo de pomme-de-terre.
Alors, je veux bien qu’on nous parle de solidarité : que chacun prenne sa part des sacrifices demandés pour secourir nos concitoyens – et même que ces sacrifices soient proportionnels aux capacités financières de chacun. Mais qu’on me fasse payer quelque chose que je ne consomme pas, je n’appelle pas ça « solidarité ».
Au fait, dès que l’État subventionne un service public, il le fait avec l’argent de nos impôts. C’est ainsi que nous tous, provinciaux, nous payons le métro parisien.
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(1) La plus-value est selon Marx « la différence entre la valeur des biens produits et le prix des salaires » dont les capitalistes confisquent la possession aux travailleurs.
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