vendredi 1 septembre 2023

Funeste connerie – Chronique du 2 septembre

Bonjour-bonjour

 

Habitué à jouer des niveaux de langage, Emmanuel Macron a su trouver le mot qui fait mouche en évoquant la perte d’autorité liée à l’impossibilité de se représenter enfin de mandat comme une « connerie ».

Bien sûr on ne se laissera pas tromper par l’usage de ce terme peu usité dans hautes sphères du pouvoir pour se concentrer sur le propos : moyen de capter la lumière des médias ? Sans doute, mais pas seulement. Le Président fait porter à cette situation (inusitée jusqu’à présent dans la 5ème République) la responsabilité de la perte d’autorité qui aurait été la sienne suite à sa réélection – oubliant au passage le résultat des législatives qui en le privant de majorité absolue l’empêche effectivement de transformer ses volontés en lois de la République.

Et puis, quel rapport aurait la mise en jeu de la réélection avec l’autorité ? Et de quelle autorité parle-t-on ? Tout cela à interpréter dans le cadre d’un échange verbal avec Jordan Bardella, le Président du RN. 

 

Tout cela est bien décevant, et on ne peut s’empêcher de penser à tous ces dictateurs qui ont fait sauter le verrou constitutionnel s’opposant à leur candidature pour déguiser leur maintien au pourvoir en décision démocratique après des élections truquées (comme récemment au Gabon) 

Notre si brillant Président transformé en roitelet africain ? Abomination !

 

C’est pourtant l’occasion de se remémorer la phrase de Montesquieu : « C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. » (1) Et de rappeler la sentence de Nicolas Sarkozy disant que le pouvoir était « une drogue dure » raison pour laquelle il fallait verrouiller le nombre de mandat successif.

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(1) « Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites. Qui le dirait! La vertu même a besoin de limites » (Esprit des lois, l.9 ch.6)

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