jeudi 14 septembre 2023

Aujourd'hui, c'est la panne - Chronique du 15 septembre

 Bonjour-bonjour

aujourd'hui, panne d'inspiration. Rien dans l'actualité ne me fait envie, rien ne suscite autre chose que des réflexion déjà diffusées.

D'où l'idée de relancer une citation commentée dont mon défunt blog de commentaire de citations datant. Il date de 2013 mais après tout, rien n'a vraiment changé depuis (sauf que ma référence au Smartphone Samsung a dû être corrigée : elle mentionnait le Samsung 5 et non le 14)

o-o-o

L'horreur de l'homme pour la réalité lui a fait trouver ces trois échappatoires : l'ivresse, l'amour, le travail.

Jules & Edmond de Goncourt

 

Échapper à l’horreur de la réalité : voilà un beau programme ! Mais ce n’est rien encore : il faut voir comment les Goncourt nous proposent de le faire :

            - par l’ivresse ? – Soit : c’est même une évidence.

            - par l’amour ? – Soit encore : c’est une nouvelle forme d’ivresse.

            - par le travail ? Là on hésite. Comment le travail qui permet de transformer la réalité, pourrait-il nous en couper ? Si l’on perd conscience du réel, comment pouvons-nous agir en travaillant ? On ne travaille pas en rêve tout de même !

On devine que si le travail nous permet de nous évader de la réalité, il ne s’agit pas de toute réalité. Il s’agit par exemple de notre réalité, que nous pourrons oublier le temps que nous serons absorbés dans le travail. (1)

Est-ce bien cela ? A ce moment-là on se tourne vers le philosophe : « Ami philosophe, sais-tu pourquoi nous travaillons ? »

Et le philosophe de répondre : « Je ne sais pas, ami, pourquoi tu travailles ; mais je peux te dire ce que tu fais en travaillant.

Comme je te le disais il y a un instant, tu transformes la réalité pour qu’elle te fournisse ce que la marâtre nature ne te fournit pas naturellement : le pain qui ne pousse pas sur les arbres et le Galaxy-14 qu’on ne trouve pas dans les choux.

Mais en même temps, camarade, tu transformes ta conscience, tu deviens plus que tu n’étais – à moins hélas ! que tu ne la mures dans un recoin de ton cerveau, et qu’elle y croupisse et se recroqueville.

Certains, comme les Goncourt, voudront croire que dans ce cas tu la libères du poids de la lucidité.

Mais ceux-là, ce sont des pessimistes. »

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(1) C’est Kant qui l’avait dit avec beaucoup de force : « L’homme doit être occupé de telle manière qu’il soit rempli par le but qu’il a devant les yeux, si bien qu’il ne se sente plus lui-même et que le meilleur repos soit pour lui celui qui suit le travail. »

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