Bonjour-bonjour
Le tremblement de terre marocain a eu des effets dévastateurs dont un, particulièrement frappant, a été celui de l’effondrement du minaret de la mosquée de la Kasbah, dans la médina.
La mosquée de la Kasbah (12ème siècle). Vu ici
On se souvient peut-être du retentissement qu’avait eu, au 18ème siècle, le tremblement de terre qui avait partiellement détruit Lisbonne, et qui effondrant les églises au moment de l’office dominical, avait provoqué la mort de très nombreux fidèles. C’était la divine providence qui avait alors été interrogée : pourquoi Dieu dont la bonté et l’amour de l’humanité sont infinis avait-il frappé ainsi ceux-là même qui l’adoraient ? Voltaire avait ironisé là-dessus dans Candide.
Or, voici que personne ne s’interroge aujourd’hui : en détruisant, outre quelques milliers de fidèles, le minaret de sa mosquée, Allah a-t-il voulu dire aux marocains "Je ne veux plus de vos prières: non seulement je ne les exaucerai pas, mais je ne veux même plus les entendre !" Ça n’intéresse personne. Et puis qu’avaient donc fait les marocains pour être ainsi frappés par Allah ?
Oh, bien sûr je ne doute pas que certains fondamentalistes religieux en aient profité pour remettre en cause la libéralisation des mœurs qui s’épanouit ici et là au Maroc. Mais pour l’essentiel on n’en a pas entendu parler, ce qui signifie qu’il ne s’agit pas d’un fait social ; et pourtant la mode du complotisme aurait pu, selon la terminologie contemporaine, rendre cette idée virale.
Pour ma part je ne suis pas étonné de ce fait : on a perdu l’habitude de chercher une cause intentionnelle à des évènements naturels, et, à part ceux qui voient le dérèglement climatique comme une punition qui nous est infligée par la Nature entendue comme une puissance douée de volonté et de passion, personne ne voit dans l’orage une colère des Dieux.
Notre monde est un monde sans finalité : sans raison d’être, sans intention, nous n’avons pas à nous interroger sur un éventuels message que la Nature nous aurait envoyé : notre monde est un monde sans âme.
La seule préoccupation est de savoir comment échapper à ses conséquences.
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