mercredi 27 septembre 2023

Les deux infinis – Chronique du 28 septembre

Bonjour-bonjour

 

Pascal ironisait sur notre prétention à connaitre véritablement le monde alors que, par nature, nous ne pouvions appréhender ni l’infiniment grand, ni l’infiniment petit (lire ici).

Or, voici que deux informations sont publiées aujourd’hui : l’une explique que, grâce au télescope Gaïa nous avons pu calculer la masse de la Voie Lactée (lire ici) ; l’autre que, grâce à l’exploitation de 1500 sources, on a pu chiffrer le nombre de cellules de notre corps à 200 milliards (Lu ici) 

De l’infiniment grand des étoiles à l’infiniment petit des cellules du corps, rien ne nous échappe.


- Pouvons-nous démentir Pascal et prétendre savoir dès lors que nous pouvons tout savoir ?

Pas si sûr. Pascal imaginait que les phénomènes étaient situés sur une ligne symbolisant le monde dans lequel ils se produisaient, étagés entre le Grand et le Petit, mais tous reliés entre eux par l’appartenance à la même nature. Car il y avait, selon lui, une seule nature, dotée des mêmes lois qui régissaient d’un bout à l’autre le monde entier – de l’infiniment grand à l’infiniment petit.

Mais aujourd’hui cette belle unité est brisée : à Einstein et sa relativité généralisée, l’infiniment grand du cosmos ; et à Planck, Schrödinger, Pauli, l’infiniment petit de la physique quantique. Deux physiques, deux ordres de lois – et donc deux natures ?

Peut-être. En tout cas, il est étrange de constater qu’en allant jusqu’aux extrêmes dans les deux sens, la nature se scinde en deux parties étrangères l’une à l’autre. En tout cas, les hommes ne se résolvent pas à cette situation et cherchent fébrilement le modèle qui pourra réunifier la Nature et établissant les lois qui pourraient expliquer le mouvement des étoiles comme celui du plus léger atome. 

Reste que Pascal avait tort lorsqu’il affirmait que nous ne pouvions connaitre que ce qui est à notre échelle parce qu’autrement, il nous faudrait avoir une intuition des deux infinis pour les comprendre, alors même que nous ne pouvons le faire que pour des phénomènes observables.

Il est vrai que nous n'avons pu le faire qu'en renonçant à nos intuitions les plus immédiates ainsi qu'à nos règles de la logique.

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