lundi 9 octobre 2023

Octobre rouge sang – Chronique du 10 octobre

Bonjour-bonjour

 

Comment une polémique peut-elle s’insinuer dans le mouvement de révolte contre les massacres d’hommes, de femmes et d’enfants perpétré par le Hamas, ces derniers jours en Israël ? Lorsque Jean-Luc Mélenchon déclare que "toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même", n’en vient-il pas à dire que ce que le Hamas a fait aux israéliens n’est que la réponse à ce que ce que ceux-ci avaient fait aux palestiniens ? D’où l’excuse infantile de ces actes : « C’est eux qui ont commencé ! » C’est ainsi qu’outre J-L Mélenchon, nombre de responsables politiques ont refusé de participer à la marche de soutien à Israël initiée par le CRIF : on citera Marine Le Pen et Éric Zemmour. 

Certains députés français ont réagi : « Des députés Insoumis ont choisi le camp du terrorisme islamique. Le même qui a tué en France. Cette 5e colonne doit être condamnée. » (1). (Lire ici)


S’agit-il donc d’être pour Israël contre les palestiniens ? De définir le peuple israélien comme un peuple martyr aux mains de ses bourreaux arabes ? Et – du coup – d’autoriser la réaction radicale de Tsahal qui, suivant le vœu du peuple, pourrait envahir la bande de Gaza et massacrer à son tour tout ce qui vit là-dedans ?


- Delphine Horvilleur interrogée hier sur l’appel à rejoindre la marche de solidarité avec Israël initiée par le CRIF, a répondu en substance ceci : « Il n’y a pas besoin d’être un ami d’Israël pour aller manifester au Trocadéro : il suffit d’être un ennemi de la barbarie et du terrorisme ». 

Voilà : c’est clair. En condamnant les Français qui refusent de soutenir Israël parce qu’il aurait « bien cherché » ce qui lui arrive – on condamne de fait des gens qui n'ont rien compris à la situation, car en réalité la question n’est pas là : il s’agit de condamner les massacres d’innocents partout où ils se produisent, et en ce jour c’est Israël qui en est la victime. Derrière ce propos il y a la sanctuarisation des vies humaines, et la condamnation des actes de barbarie même lorsqu’ils sont perpétrés par des hommes qui par ailleurs en sont eux-mêmes victimes. C’est d’ailleurs le cas aujourd’hui : le peuple juif a été victime de l’holocauste perpétré par les nazis. Cela l’excuserait-il s’il pratiquait la « solution finale » dans la bande de Gaza ?

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(1) Rappelons que la 5ème colonne désignait pendant la guerre d‘Espagne les ennemis des Républicains embusqués au sein de la population madrilène, attaquée de l’extérieur par les troupes franquistes réparties en 4 colonnes 

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