Christine Lagarde : Docteur Tant-pis ou Docteur Tant-mieux ? L’inflation ralentit mais en même temps la croissance faiblit : pourtant la directrice de la BCE l’affirme : « Nous voulons ramener l'inflation à 2 %. Et nous y parviendrons ». – Oui, mais à quel prix ?
- L’économie est une science, c’est vrai ; mais son interprétation est souvent subjective. C’est ainsi que l’inflation donne des signes qui nourrissent à la fois les perspectives optimistes (« l’accélération ralentit »), et celle des pessimistes (la croissance est à la baisse). Comment expliquer une telle marge d’erreur ?
- La manière la plus simple consiste à dire que les uns et les autres ont raison, mais pas en même temps. Ces deux approches correspondent à deux étapes de l’évolution de l’économie qui sont successives et que, si le freinage de l’économie a des conséquences néfastes pour les particuliers, ses effets à plus long terme leur seront bénéfiques. D’abord ralentir, puis réaccélérer ; de toute façon l’économie est faite de cycles, et aucun d’entre eux n’est définitif.
- La seconde explication insiste sur le fait que l’économie ne connait ni les particuliers ni les peuples. Elle obéit aux facteurs mécanique du profit qui, en concentrant dans les mains de quelques-uns le pouvoir d’entreprendre, assure la maximum d’efficacité à leur action. C’est ainsi que les classes opprimées ont vu leur souffrance accompagner l’essor économique de leurs exploiteurs.
Face à cette situation historique, Marx a inventé le principe de l’auto-destruction du capitalisme : ayant enfanté les prolétaires, les capitalistes ont fabriqué les hommes qu’ils vont exploiter et en même temps les ennemis qui vont les abattre.
Mais on le voit bien : cette auto-destruction est longue – très longue – à venir.
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