vendredi 8 décembre 2023

Hanouka à l’Élysée – Chronique du 9 décembre

Bonjour-bonjour

 

La question de la laïcité est revenue sur le devant de la scène suite à la célébration de la fête juive de Hanouka qui s’est déroulée à l’Élysée en présence du Président Macron et qui a entrainé une violente polémique.

Si cette polémique est stérile et hors propos, vu l’actualité des guerres en Ukraine et à Gaza, sans oublier la Cop 28, il n’en reste pas moins qu’on devrait être attentif à ces réactions, qui sont éclairées par la publication d’un sondage IFOP auprès des français musulmans sur la laïcité telle qu’ils la vivent en rapport avec l’actualité récente (interdiction des abayas à l’école, attentat d’Arras par un islamiste...)

 

On lira ici le rapport sur ce sondage, je me contenterai de revenir sur deux aspects.

            * D’abord, à la question : « la laïcité telle qu'elle est appliquée aujourd'hui par les pouvoirs publics est-elle discriminatoire envers les musulmans ?», 78 % des musulmans interrogés répondent oui : 34 % d’entre eux jugent la laïcité « assez discriminatoire », et 44 % d’entre eux, « très discriminatoire » (art. cité). 

Autrement dit les musulmans français pensent que la laïcité, au rebours de ce qu’affirment les responsables politiques pour qui elle est un facteur d’égalité entre tous les citoyens, est en réalité un moyen d’étouffer leur pratique religieuse. 

Les juifs et les protestants n’ont pas la même réaction ; il est vrai qu’ils ont vécu la laïcité comme une forme de liberté à une époque où leur culte était interdit.

Quant à eux, les musulmans français, s’estiment brimés dans leur souhait d’occuper l’espace public – mais leur soupçon de discrimination va au-delà. On peut en effet penser qu’en France on tolère mieux les écarts à la laïcité pour les autres religions que pour les musulmans. Sans parler de la célébration quasi officielle des fêtes catholiques, imaginons ce qu’on aurait dit si le Président avait accepté une célébration musulmane au Palais de l’Élysée ?

            * Autre question : « Lorsque la religion et la science s'opposent sur la question de la création du monde, d'après vous, est-ce le plus souvent la science ou la religion qui a raison ?» : 76 % des musulmans optent pour la religion, contre seulement 22 % des croyants des autres religions. » (Art. cité)

Comme on peut croire que les musulmans de France ne sont pas plus bêtes que le reste des français, il faut admettre que leur réponse signale leur soumission à la Parole du prêtre.

C’est sans doute là que le sentiment d’avoir été rejeté par la communauté française produit son effet en créant un communautarisme où les Imams jouent le rôle de refuge des réprouvés. 

C’est d’ailleurs la conclusion apportée par la chercheuse du CNRS Florence Bergeaud-Blackler, auteur d’un livre consacré à l’influence de l’islam frériste en France : « La ’halalisation’ des comportements est nettement visible (le fait de se demander dans chaque geste de sa vie quotidienne si son comportement est ou non conforme à la loi religieuse) dans ce sondage», ajoutant : « L’hégémonie du frérisme dans le champ religieux se voit à présent dans les sondages auprès des musulmans de France. Un demi-siècle de pression islamiste a porté ses fruits ». (Art. cité)

Quant à nous, nous n’avons donc pas su (ou pas voulu) faire effort pour contrer ces pressions islamistes..

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