dimanche 17 décembre 2023

Que demande le peuple ? – Chronique du 18 décembre

Bonjour-bonjour

 

Au Chili une seconde proposition pour changer la Constitution a été une nouvelle fois rejetée par référendum. Pour mémoire, en septembre 2022 une première mouture avait déjà été rejettée. On avait supposé alors qu’elle était trop à gauche, alors même que le projet de modifier la constitution en vigueur héritée de l’ère Pinochet recueillait 80% d’opinions favorables. Mais voilà que le nouveau projet soutenu par l’aile ultra-conservatrice échoue aujourd’hui encore. 

Gabriel Boric, le plus jeune dirigeant de l’histoire du Chili, a fermé la porte à toute nouvelle tentative de réformer la Constitution : « Sous ce mandat, le processus constitutionnel est clos. Il y a d’autres urgences » 

o-o-o

Alors, d’abord trop à gauche et puis ensuite trop à droite : le Chili souhaiterait-il donc être gouverné au centre ? 

Hélas non : son rejet de ces projets portés par la classe politique au pouvoir s’explique par le fait qu’ils  n’intéressent personne.

Écoutons Claudia Heiss, politologue à l’Université du Chili : « Il y a une atmosphère de désenchantement, de peu d’intérêt, de peu de motivation et de fatigue par rapport à la question constitutionnelle (…) Les gens veulent des choses plus basiques : ils veulent la sécurité, l’ordre public, plus de policiers dans les rues ». (Lire ici)


- Le prix du pain, celui du ticket de bus, et puis encore le montant des loyers et celui du litre d’essence : voilà tout ce qui motive le peuple. Inutile de lui promettre des lendemains glorieux, ou un projet simplement ambitieux : rien de tout cela ne les motive – le peuple chilien n’est pas rassemblé par la citoyenneté mais par les besoins basiques de tout être humain.

Du pain et de l’essence : voilà ce que demande le peuple. Et cela pas demain, et encore moins après-demain : ici et maintenant.

En Argentine, c'est la même chose : Javier Milei est en train de s’en apercevoir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire