Bonjour-bonjour
Ce qu’il y a de fascinant dans ce vote de la loi sur les immigrés, c’est qu’on nous donne à voir, de façon impudique, les secrets les plus intimes de la vie politique.
Voyez plutôt : parle-ton aujourd’hui du contenu de cette loi ? S’interroge-t-on sur ses effets sur l’immigration, ce qui, soit dit en passant, est son rôle principal ? Point du tout. Il n’est question que de crise politique, et on applaudit le coup réussit par le RN, et on s’interroge sur la suite du quinquennat d’Emmanuel Macron, et on spécule sur ce qu’il va dire dans sa prochaine prise de parole. Bref, encore une fois on observe que le principal souci dans l’exercice de la vie politique, c’est la conquête et la conservation du pouvoir, programme déjà annoncé par Machiavel dans la présentation du Prince (écrit en 1515 et publié en 1532)
- On aurait pourtant tort de réduire ce débat à cela. Car l’action politique comporte l’ambition d’atteindre des valeurs reconnues, par apport auxquelles elle est jugée. Si l’extrême droite a affaibli les autres partis en apportant ses voix à leur projet, c’est qu’elle a souillé de sa présence leur visée éthique.
Chez Machiavel, cette double visée est reconnue comme duplicité : d’un côté, le mensonge et la tromperie font partie des armes dont le Prince dispose pour accéder au pouvoir, ou pour le conserver. De l’autre, le moyen le plus facile de conserver ou de gagner le peuple (aujourd’hui : des électeurs) est de montrer combien on a le souci de répondre à leur attente.
–--> Avec des intention impures on peut avoir une action vertueuse. Mandeville ne disait pas autre chose (1).
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(1) Nous faisons allusion à la fable des abeilles publiée en Angleterre en 1715, et qui était sous-titré « Vices privés – vertus publiques ». Lire ici
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