Bonjour-bonjour
De manifestations en manifestations, nous sommes sommés de choisir notre camp : soit on dénonce comme terroriste le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas; soit on réclame que cessent les bombardements israéliens qui écrasent les malheureux gazaouis.
--> Le principe est : quand on est victime on ne peut être bourreau ; réciproquement, le fait d’être bourreau efface la situation de victime.
On me dira qu’il ne faut pas chercher midi à quatorze heures et qu’il s’agit-là d’un combat politique vieux de 70 ans, opposants les juifs – éternels victimes de la shoah – et les palestiniens spoliés de leurs terres et qui réclament justice depuis 1948.
- Oui, c’est vrai. Mais la généralisation de ces situations à d’autres conflits en dehors du cadre de la Palestine montre que le statut de victime comme celui de bourreau sont des états ontologiques qui définissent l’essence de l’un comme de l’autre – essence qui ne laisse aucune place pour le mélange de l’un avec l’autre.
Se révèle ainsi une caractéristique de l’essence du bourreau comme celle de victime : elle n’admet nul mélange : on ne peut être victime de lundi à jeudi et bourreau de vendredi à dimanche. Du coup la vengeance est sauvée : les atrocités que les victimes commettent à l’encontre de leurs anciens bourreaux n’ont rien à voir avec celles qu’ils ont subies.
Honte aussi à ceux qui les renvoient « dos-à-dos » : ils font comme si, faute de pouvoir se mélanger, ces deux essences pouvaient se succéder dans le même être : on veut que les Israéliens ne puissent inscrire dans leur essence de victimes des nazis celle de bourreau des palestiniens. Et réciproquement : les malheureux palestiniens, dont les souffrances sont patentes ne peuvent avoir été les terroristes du 7 octobre qui ont éventré les femmes et décapités les nourrissons.
Ces considérations sont en retard sur l’histoire de la philosophie de quelques siècle ; elles n’en existent pas moins.
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