C’est Alain Corbin qui, dans son ouvrage Le miasme et la jonquille, a attiré l’attention sur les questions d’odeurs corporelles et d’hygiène en fixant à 1750 la date approximative où ces questions sont devenues prégnantes.
Voici un article assez développé sur la question de l’hygiène corporelle dans l’Amérique du nord au 18èmesiècle, ce qu’on appelle « l’Amérique coloniale ». L’intérêt de cette étude est de mettre en évidence non seulement les pratiques de l’époque, mais aussi la manière dont elles étaient ressenties.
* Les gens se lavaient souvent les mains, le visage et les pieds, mais se plongeaient rarement dans l’eau. Il était communément considéré que se déshabiller complètement et s’immerger dans l’eau était à la fois malsain et impudique.
* Bien que les mères de l’époque coloniale lavaient régulièrement leurs enfants, leur objectif n’est pas de nettoyer l’enfant mais de l'« endurcir » contre les maladies et autres affections futures. En d’autres termes, elles pensaient que le bain de leurs enfants fonctionnait comme un vaccin ou une forme d’immunisation.
* Les médecins conseillaient aux femmes de se laver régulièrement afin d’éviter que des maladies ne touchent leurs organes génitaux.
--> Dans tout cela il n’est question que d’hygiène. Voyons comment était pratiqués ces conseils.
* Par exemple concernant l’hygiène féminine certains médecins encourageait les femmes à se défendre contre les hommes grâce à leur odeur.
* Les gens de toutes les classes sociales se lavaient le même nombre de fois. Cependant, les gens riches portaient des robes plus grandes et avaient des parfums qui contribuaient à masquer leurs odeurs corporelles.
* La majorité des femmes portaient des grandes robes avec beaucoup de nœuds ou de boucles. Ces tenues était difficile à enlever ; par conséquent, se déshabiller pour aller aux toilettes n’était pas une option.
* C'est ainsi que les culottes (sous-vêtements) avaient une fente à l’entrejambe, ce qui permettait aux femmes de se pencher simplement au-dessus des latrines ou de la cuvette au lieu de se déshabiller complètement.
Comme le signale Alain Corbin (ouvr. cité) le 18ème siècle est celui où les odeurs nauséabondes sont devenues indésirables. Les gens envisageaient des méthodes alternatives pour passer leur journée sans sentir mauvais.
* Par exemple, pour les femmes prestigieuses la meilleure option était d’acheter soit de l’eau de Cologne, soit du parfum ; les moins riches par contre optaient pour une poudre parfumée bon marché, qui absorbait également l’humidité.
* Pour les hommes, la solution la plus courante était le bay rum, une odeur unique qui résultait de la combinaison d’épices et de parfum avec le rhum. (Recette ici)
* Les bains publics faisaient déjà partie de la vie quotidienne des citoyens, mais ils n’ont pas été créés pour se baigner. Ils constituaient plutôt une sorte de cure médicinale et un moyen récréatif pour les personnes fortunées de se détendre pendant une journée fatigante
* Parmi les nombreuses croyances concernant l’hygiène à l’époque coloniale, on pensait que les sous-vêtements permettaient de nettoyer le corps. Plusieurs roturiers et personnes fortunées considéraient leurs sous-vêtements comme très importants, pensant qu’ils absorbaient les impuretés de leur corps.
* Mauvaise hygiène = péché. L’hygiène est un signe de droiture – voire de pureté morale : celle-ci se mesurait à la tenue vestimentaire ainsi que le montrent les ecclésiastiques qui montraient toujours un élément de vêtement blanc.
Pour le reste, lisez l’article signalé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire