Bonjour-bonjour
Aude Hesbert, la présidente du Festival de Deauville a choisi d’écarter du Jury Ibrahim Maalouf, accusé il y a quelques années de d’agression sexuelle et relaxé depuis 2020.
Le festival a demandé à Ibrahim Maalouf de se « retirer en toute discrétion", "ce qu'il a évidemment refusé » comme son avocate l’a précisé. « C'est omettre en effet que relaxé et reconnu publiquement innocent, c'est tout aussi publiquement et devant les tribunaux qu'il combattra cette éviction injuste et déshonorante pour ses auteurs. »
La présidente indique qu’« à l'annonce de la composition du jury le 8 août dernier, il y a eu beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux et dans les médias, un malaise s'est installé dans l'équipe, déjà meurtrie par l'affaire précédente». Elle a en effet succédé à la tête du festival à Bruno Barde, en retrait après des accusations d'agressions sexuelles dans Mediapart. Elle a « pris la décision difficile », qu'elle « assumera jusqu'au bout, d'écarter Ibrahim Maalouf du jury ». (Lu ici)
Bref, même si Ibrahim Maalouf était effectivement innocent, ce qui est incontestable selon les lois françaises, il serait évincé quand même puisque la cause en est le trouble suscité par le jugement défavorable dont il est l’objet sur les réseaux sociaux.
La justice est donc désormais dans les mains des réseaux sociaux, qui non seulement décident de la peine à appliquer, mais aussi de l’incrimination. Ici, il s’agit non seulement de dire si quelqu’un est bien responsable d’actes réprouvés, mais encore de le juger sur le fait d’avoir été mis en cause, quel qu’en soit la justesse.
Madame Hesbert se justifie en effet par le trouble occasionné par le « cas Maalouf » dans le sillage des accusations qui ont été portées contre Bruno Barde le précédent président lui-même accusé d’agressions sexuelles. Cet enchainement madame Hesbert ne l’a pas supporté.
Peut-être a-t-on eu tort de nommer à la tête du Festival de Deauville quelqu’un d’aussi fragile ?
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