samedi 3 août 2024

Le cri de vidange – Chronique du 4 aout

Bonjour-bonjour

 

Vous êtes peut-être comme moi, chers amis, horripilés par les cris poussés à tout moment par les sportifs des J.O. – généralement pour saluer une victoire.

 



Pourquoi ce débordement sans raison apparente ? Le cri est souvent associé à des sensations de douleur ou des manifestations d’émotions : « Chaque tourment possède son cri, la santé seule se tait. » disait Erik Gustaf Geijer

- Ici, rien de semblable, une seule raison parait capable de justifier cette débauche vocale : l’évacuation d’un surplus d’énergie, comme si le sportif qui crie à la fin de son effort devait en quelque sorte « vidanger » ses forces superflues.

Dans ce cas, le cri serait dépourvu de signification, ce qui le ramènerait à sa nature première animale. Occasion de rejouer les débuts de l’humanité, lorsque les premiers hommes dépourvus de langage et incapables de formuler une pensée, trouvaient dans une sorte de "cri primal" un moyen d’expression.

Le cri serait alors dépourvu de signification tout juste exutoire d’émotions ou de souffrances, comme avec le fameux « cri de Tarzan » :

 


Gotlib : « Le premier cri de Tarzan »

 

 Mais, laissons ces gaudrioles de côté : c’est avec Platon et Aristote que le cri apparait comme étant inapte à l’action politique et devant rester cantonné au monde animal « Le cri se voit repoussé dans une sphère de relégation aux côtés du barbare, du sauvage, de la folie et de l’animal. » (Pierre-Henri ORTIZ, dans cet article à lire ici)

L’opposition entre la parole et le cri relègue donc celui-ci hors de la sphère humaine : l’homme qui crie renonce à son humanité et régresse à sa nature animale, soit en révélant ce qu’il était à l’origine, soit en criant les mots qu’il profère.

C'est en effet cette seconde situation qui domine dans le discours politique : 


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