Bonjour-bonjour
Lu ceci dans la Tribune : « Australie : le droit à la déconnexion (numérique) entre en vigueur, « un jour historique pour les salariés» – « La loi sur le droit à la déconnexion, adoptée en février en Australie, est entrée en vigueur ce lundi pour les moyennes et grandes entreprises au grand dam des organisations patronales ».
Pour ceux que cette nouvelle surprendrait, ajoutons ceci : « Nous voulons nous assurer que, comme les gens ne sont pas payés 24 heures sur 24, ils n'aient pas à travailler 24 heures sur 24 » - C’est le Premier ministre travailliste, Anthony Albanese qui parle ; il a ajouté : « C'est aussi une question de santé mentale, franchement, que les gens puissent se déconnecter de leur travail et se rapprocher de leur famille et de leur vie ».
C’est là qu’il convient de réfléchir : que cette déconnection soit encore aujourd’hui l’objet de mesures venues des plus hautes sphères de l’État montre que la chose ne va pas de soi. D’ailleurs, en France où ce droit a été inscrit dans la très-officielle loi Travail de 2016 et inscrite dans le code du travail (L2242-17), on en est malgré tout encore à chercher à établir une charte qui « définisse les modalités de l'exercice du droit à la déconnexion et prévoit en outre la mise en œuvre, à destination des salariés et du personnel d'encadrement et de direction, d'actions de formation et de sensibilisation à un usage raisonnable des outils numériques ». Rien que ça !
Pour faire bonne mesure « en avril dernier, le Conseil économique, social et environnemental (Cese), organisme consultatif, a adopté un avis sur l'équilibre vie privée-vie professionnelle, proposant notamment la protection juridique du temps libre. Parmi la vingtaine de préconisations, le Cese recommande l'ouverture d'une négociation interprofessionnelle sur l'articulation des temps pour accompagner les branches et les entreprises, notamment sur le droit à la déconnexion. » (Article cité)
Ouf !... J’arrête : on l’aura compris, cette multiplication de directives officielles montre bien que cette protection juridique du temps libre ne va pas de soi. Supposez : vous êtes ce matin dans votre lit douillet, c’est dimanche et à vos côtés votre charmante compagne s’étire dans son déshabillé vaporeux. Et voici que votre smartphone vibre : c’est un message de l’Entreprise, que vous allez devoir lire et qui va peut-être vous bloquer par un ordre impératif. Autant dire que vous devez être disponible 24h/24h quoiqu’étant, comme dit le 1er Ministre australien payé pour 8 heures de présence dans l’entreprise.
Et c’est cela, ce mépris pour votre liberté qui pour être seulement limité demande tant de mesures, de décrets, de lois, de négociations interprofessionnelles pour surmonter tous ces obstacles. Des obstacles ? Quels obstacles ? Simplement la vie de l’Entreprise ne supporterait pas d’être mise entre parenthèses – Et pourquoi ? Parce que rien de plus haut que l’Entreprise ne peut être envisagé.
« Rien de plus haut… » : mais ça, au fait, c’est la définition de Dieu
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