« Je n’ai
jamais travaillé pour la Russie. C’est une honte que vous posiez cette
question. » Dans les jardins de la Maison Blanche, Donald Trump s’est fâché,
lundi, alors qu’un journaliste lui demandait de commenter des informations
parues dans la presse.
« Selon
le New York Times, après le limogeage du patron du FBI James Comey, la police
fédérale a ouvert une enquête de contre-espionnage pour chercher à déterminer
si Donald Trump avait agi de son propre chef ou pour le compte de
Moscou. » (Lire ici)
C’est vrai
que soupçonner un président des Etats-Unis d’espionnage à l’encontre de son
propre pays est invraisemblable mais que toutefois rappeler qu’une telle
enquête pourrait ne pas relever de rumeurs mais bien d’une démarche du FBI consolide cette accusation.
Mais si nous
lisons mieux cette information, nous voyons que c’est le simple fait de poser
la question qui entraine la réaction du Président : comme s’il n’y avait
aucune différence entre poser une question et affirmer la réponse – et du coup
serait diffusée une confirmation de culpabilité.
Nous nous
rappelons alors les indignations de Nicolas Sarkozy, condamnant « l’indignité
du journaliste » qui lui posait des questions sur des détails gênant de
ses « affaires ». L’idée serait alors que le journaliste ne devrait poser des questions que si elles sont favorables à son interlocuteur, autrement dit qu’il doit par conscience professionnelle éviter
les questions « qui fâchent »
Oui, voilà
deux idées à creuser :
- d’abord qu’il y a des questions qui fâchent, autrement dit
que poser certaines questions n’est pas innocent, qu’avec elles une part de la
réponse se trouve déjà impliquée. Et cela même si la réponse n’est pas suggérée
(du genre « Est-ce que par hasard
vous n’auriez pas confondu votre argent avec celui de votre administration ? »
- question tendancieuse qui n’apparaît pas dans ce contexte)
- D’autre part que le véritable
journaliste évite à tout prix le scandale, même si celui-ci fait partie de l’information.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire