« La présidente de la Commission nationale du débat
public renonce à animer le Grand débat national mais veut garder son salaire de
14 666 euros bruts par mois. Un système qui en dit long sur le fonctionnement
des autorités administratives (soi-disant) indépendantes, dont les présidents
profitent de rémunérations décidées de manière opaque par le pouvoir. »
(Médiapart)
On lit également des dénonciations sur le salaire mirobolant
des animateurs télé, joueurs de foot, etc. Le problème n’est hélas jamais
attaqué de façon frontale – à savoir « Quel
est le juste salaire ? » ; mais toujours de façon
subjective : « Est-il juste que
ces hommes ou ces femmes gagnent tant de fois le SMIC ? » Avec en
prime l’opacité des décisions qui laissent le doute sur leur honnêteté.
On a l’habitude de fixer le montant du salaire en fonction
des années d’études nécessaires pour acquérir les compétences utiles ; ce
qui est une manière de raccrocher les rétributions au marché : plus il
faut de diplômes, plus rares sont ceux qui les possèdent ; et du coup,
plus l’offre est rare par rapport à la demande, plus la valeur du travail
monte. Le principe bien connu étant : plus il y a d’embauche, alors qu’il
y a moins de demandes d’emploi correspondant, et plus les salaires sont élevés.
Bon. – Je prends beaucoup de précautions pour m’expliquer et
c’est sans doute beaucoup trop.
Parce que le véritable critère n’est pas – ou pas seulement
– celui-ci ; il est principalement celui de l’utilité. Et je veux dire : de l’utilité évaluée par le profit. Un homme sera d’autant recherché
et donc plus cher payé qu’il permettra par son activité de rapporter les plus
gros bénéfices à ses employeurs. Telle est la règle qui explique les salaires
des footballeurs ou les cachets des acteurs de cinéma.
Alors, certes, l’indignation affichée dans le cas du salaire
de Chantal Jouanno est mal venu, parce qu’il cible un salaire qui a été fixé
indépendamment de sa mission pour diriger le Grand Débat ; mais en même
temps, il est normal de dénoncer l’opacité de la décision qui l’a fixé, puisque
personne ne vient nous expliquer en quoi la Présidence de cette commission est
si important qu’il faille la rétribuer au même niveau que celui de la
Présidence de la République.
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