Taxer la
viande plutôt que le carburant, propose David Chauvet
«Il faut que
l'on traite la viande comme toute autre activité polluante. Il faut une
taxation dissuasive», soutient l'auteur de «Une Raison de lutter ». Lire
le détail ici
La
critique de ce procédé, en raison de la
logique qui consiste à l’aligner sur la taxation écologique des carburants,
souligne le caractère discriminatoire qui laisse les plus riches continuer
comme par le passé à dévorer de la viande, alors que les plus pauvres sont
touchés de plein fouet : pourquoi les grands bourgeois auraient ils le
droit de manger du beefsteak à chaque repas, et pas les smicards ?
On le voit,
cette polémique donne de nouvelles couleurs à celle de la taxation diesel. Car c’est
exactement pour les mêmes raisons que le gouvernement est obligé d’annuler
l’effet de la sur-taxation des diesels pour les moins fortunés – alors que leur
CO2 est tout aussi dévastateur. J’entendais un économiste parler
récemment de l’« élasticité de la demande » : à chaque fois
qu’on augment un produit de 10%, sa consommation diminue de 5%. Il suffit de
répéter l’opération autant de fois que nécessaire, comme avec le tabac, et
l’effet obtenu sera au rendez-vous de l’attente. Seulement ce qui est
supportable pour le tabac (1) ne l’est pas pour la viande ou le diesel. La
consommation de tabac est fortement déconsidérée pour ses effets sur la
santé : les pauvres sont priés de se tenir tranquille sans quoi on leur
rappellera sans ménagement que leur futur cancer du poumon sera bel et bien à
la charge de la communauté. En revanche, manger de la bidoche, voilà qui a été
au cours des siècles un indice de prospérité : Henri IV et sa poule au pot
ne s’y était pas trompé. Aujourd’hui, c’est « Hamburger pour tous »
et tant qu’on n’aura pas trouvé le moyen de les faire véganes, il faudra
continuer à abattre des troupeaux entiers de bœufs pour les faire entrer dans les
Big-Macs
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(1) On l’aura remarqué : au plus fort des revendications des gilets jaunes pas une voix ne s’est élevée pour réclamer la suppression des taxes sur le tabac – ni sur l’alcool d’ailleurs.
(1) On l’aura remarqué : au plus fort des revendications des gilets jaunes pas une voix ne s’est élevée pour réclamer la suppression des taxes sur le tabac – ni sur l’alcool d’ailleurs.
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