mardi 29 janvier 2019

EMMANUEL MACRON CROIT À LA RAISON DE L’HISTOIRE

« Je crois à la raison de l’histoire. On a des rôles qui peuvent être importants, des erreurs peuvent être fatales. Mais il y a des phénomènes plus profonds qui nous embarquent (…) Le reste, c’est l’écume des jours. »
« Penser que nous étions en train de tout régler parce qu’on faisait la réforme du travail, de la SNCF et autre est une forme de naïveté. Le mal-être est bien plus profond, dans nos démocraties, il s’appelle Brexit, élection de l’un ou l’autre, situation italienne, montée de l’AfD. » (Alternative pour l’Allemagne (1))
« Partout dans nos démocraties, la tension des peuples monte qui est une insatisfaction sociale, économique, morale et démocratique. » C’est cela « la raison de l’histoire ». (Lire le reste ici)

Bon, ne cherchons pas trop dans l’histoire de la philosophie ce que Hegel a vraiment dit de « la raison de l’histoire ». (2) Retenons simplement que, si l’histoire contemporaine coïncide bien avec le message hégélien, alors il faut estimer que les tensions qui déchirent les sociétés contemporaines, caractérisées par des mouvements de replis sur soi opposés à l’ouverture au marché mondial, ne sont rien d’autre que le travail du négatif, sans le quel rien de positif ne pourrait arriver. En d’autres termes, la quête de la liberté ne peut avancer que lorsque l’opposition aux dangers du libre échange et d’un monde sans réglementation auront été affrontés et surmontés dans une nouvelle structure dont l’avenir nous dira ce quelle est.
Façon pour Emmanuel Macron de dire qu’il ne sait fichtre pas comment sortir de ce bourbier – ce par quoi il montre qu’il n’est pas hégélien jusqu’au bout.
Car Hegel est ce petit malin qui est déjà arrivé au terme de l’histoire et qui, se retournant vers nous, pauvres attardés, nous fait un bras d’honneur. (3)
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(1) Alternative für Deutschland, de tendance populiste – lire ici.
(2) Si le cœur vous en dit, lisez par exemple ceci.
(3) Je sais que Hegel n’a rien fait de pareil. Mais moi, si j’avais été lui, c’est ce que j’aurais fait.


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