Bonjour-bonjour
Boris Johnson veut violer le droit international.
Oui, vous m’avez bien lu ! C’est Libé qui le dit : « Le gouvernement britannique a publié ce mercredi un projet de loi prévoyant le non-respect du droit international en général, et des termes de l'accord de retrait de l'UE en particulier. »
Alors, à quoi cela sert-il de faire des rounds de négociation épuisants pour les négociateurs, de dépenser des trésors de diplomatie, si c’est pour en arriver là ? Là, c’est-à-dire à la décision brutale et unilatérale du gouvernement anglais qui s'oppose aux accords ? Mais que sommes-nous prêts à faire en face de cela ?
Faire la guerre et envahir les iles britanniques ? Ce serait revenir loin, très loin en arrière, au 17ème siècle, lorsque Hobbes écrivait : « Pactes sans sabres ne sont que palabres. » – (« Covenants, without the sword, are but words » (Léviathan,II, XVII.) Ce que dit Hobbes, c’est que le droit ne l’emporte sur l’usage de la force que s’il est soutenu par la menace … de la force justement !
La force prime le droit.
Bien sûr rien ne se fait plus dans notre monde sous la menace de la guerre ; mais rien ne se fait non plus sans la menace de la force – et la ruine économique est bien une menace violente. Dans ces négociations, la violence réside dans le non-respect des droits de pêche accordés par les britanniques aux pécheurs européens. La menace de ruine qui pèse sur nos pécheurs du fait de la fermeture unilatérale des eaux britanniques ne sera évitée que par une menace équivalente et réciproque, exercée par l’Union européenne sur l’économie des anglais. Pas d’accès à la mer ? Alors pas d’accès au marché européen.
On n’en n’est pas là ; on n’en est encore qu’aux menaces, c’est-à-dire au rappel que la force prime le droit. Si la présidence Trump nous a appris quelque chose, c’est bien celle-là : le Président américain possède le pouvoir de déchirer les traités signés par l’Amérique elle-même. Et s’il possède ce pouvoir c’est nonobstant le fait qu’il n’en ait pas le droit. La force sans le droit reste forte ; en revanche le droit sans la force n’est rien. Pascal n'aurait pas dit mieux.
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