Bonjour-bonjour
On n’en finit pas de dénombrer les découvertes que nous faisons sur nous-mêmes suite à cette pandémie et aux confinements, barrières, distanciations etc. qu’elle nous impose.
Je voudrais insister aujourd’hui sur cette carence dans les contacts physiques avec les autres : toutes ces poignées de mains, ces bisous, ces accolades auxquels nous avons dû renoncer. Même les frôlements, les mains amicales sur les épaules, les tapes dans le dos, ont dû disparaitre au profit de gestes qui ont été repêchés de traditions exotiques, mains jointes, sur le cœur, lèvres qui esquissent des baisers dans le vide ou déposés sur la main qu’un souffle chasse dans l’air – mais peut-être est-ce déjà trop ? (1)
Nous sommes des primates et il semble que dans cet ordre, les animaux ont besoins de contacts physiques. Les singes en particulier, dotés comme nous de mains préhensiles utilisent un temps considérable à s’épouiller les uns les autres, donc à toucher la fourrure de leurs congénères, et ceci entre adultes, donc en dehors de la période où le petit reste accroché à sa mère. Aujourd’hui, la distanciation sociale qui nous est imposée nous montre combien ces contacts sont enracinés dans notre comportement instinctif. D’ailleurs, lors des fêtes de familles, le ministère de la santé nous invite, images à l’appui, à renoncer à embrasser nos aïeux ravis – mais bientôt terrassés.
Brrr… Mais du coup, nous en venons aussi, après bientôt 8 mois de limitation à réévaluer les bienfaits du numérique que nous avions cru déceler dans les premiers temps. Car les bisous, les embrassades, les « je te serre tendrement contre mon cœur » etc. qui ponctuent nos mails sont incapables de remplacer nos effusions réelles et ne peuvent ni ne pourront jamais nous donner ce dont nous avons besoin ; et cela tous ceux qui ont télé-travaillé le diront : la promiscuité près de la machine à café est irremplaçable.
Le jour où nous ne rencontrerons nos semblables que par écrans interposés, ou bien il nous faudra prendre beaucoup de Prozac, ou bien il faudra une mutation de l’espèce.
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(1) Je ne résiste pas au plaisir de citer cet extrait de conseils pratiques destinés à rendre inoffensives les fêtes de familles.
« On évite les becs mouillés
Privilégiez les bises « joue contre joue » et gardez vos précieuses lèvres pour votre amoureux (s'il n'est pas malade, bien sûr). Lorsque la tournée des bons vœux est terminée, n'oubliez pas de vous laver les mains ! … » Lire le reste ici
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