Bonjour-bonjour
Etes-vous Charlie ?
Nous revoici cinq ans en arrière, avec les disputes entre ceux qui étaient Charlie et ceux qui refusaient à quiconque de blasphémer au nom du respect dû aux croyances religieuses.
Et aujourd’hui ? Je crains bien que rien n’ait changé et c’est la question qui m’intéresse : pourquoi des arguments rationnels n’ont-ils aucune prise là-dessus – ni pour, ni contre ?
Rappelons d’abord que la liberté en question est une liberté civile, qui existe simplement dès lors qu’aucune loi ne s’oppose à elle : tant que la loi n’interdit le blasphème, celui-ci est permis.
Bien sûr pour interdire le blasphème, il faudrait encore le définir et pour cela retenir une religion particulière : par exemple, représenter Dieu est un blasphème pour les musulmans mais pas du tout pour les chrétiens.
Michel Ange – Chapelle Sixtine
Du coup, à moins de faire de l’État un organisme chargé de conserver l’orthodoxie de toute religion reconnue comme telle, c’est impossible. Mais plus radicalement encore, notre pays est régi par une constitution laïque dont on rappellera que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Les islamistes demandent au Président français de se convertir à l’islam sans quoi il reste illégitime : on voit quel gouffre nous sépare.
- Venons-en au principal argument : la liberté ne peut aller jusqu’à blesser les convictions intimes des citoyens, faute de quoi on aurait affaire à une maltraitance, assimilable aux coups et blessures. Ce n’est pas la religion qu’il faut protéger mais les religieux. Mais on voit aussi le caractère subjectif de ces blessures. Qui donc après avoir établi comme on vient de le dire la réalité du blasphème, en mesurera le dommage subi ? Je reconnais que faire subir à quiconque une telle souffrances est un acte répréhensible. Mais il s’agit là d’une faute morale, pas d’un crime relevant de la loi pénale.
Qu’on ait le droit de blasphémer la religion ne signifie pas que ce soit bien de le faire. Mais la loi pénale n’a pas pour champ d’application la faute morale.
C’est cela qui n’entre pas dans certains cerveaux.
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