Avons-nous besoin de la 5G ? – Chronique du 29 septembre
Bonjour-bonjour
Les écologistes proposent d’ouvrir le débat sur l’opportunité de l’équipement 5G. Ils nous demandent d’examiner nos besoins pour dire si nous avons réellement besoin de ce nouvel équipement, ce qui parait être une exigence raisonnable : comme le disait Michelet, « l'industrie est la conquête de la nature physique pour la satisfaction des besoins de l'homme » ; autrement dit, d’abord le besoin et ensuite le développement de techniques nouvelles sensées y répondre.
Sauf que les tenants de ce futur développement affirment tout le contraire : le besoin succède aux développements de nouvelles techniques : il nait donc du progrès technique. Par exemple, lorsqu’on dit aux enfants que lorsque nous étions petits nous ne possédions ni de smartphones, ni de jouets électroniques, ni même de télévision (je parle pour moi), nous voyons la stupéfaction se peindre sur leurs visages. Et on pourrait faire la même observation avec tous les besoins fondamentaux, manger, se vêtir se protéger du froid et de la pluie…
--> En résumé : nos besoins sont-ils un absolu permettant d’évaluer les progrès qu’on nous propose, ou bien sont-ils relatifs à l’histoire ?
On observe alors qu’il faudrait peut-être différencier entre les « besoins » au sens de nécessité et les « besoins » au sens de moyens de satisfaire à leurs exigences : posséder les moyens dont nous avons besoin pour… satisfaire nos besoins. Pourquoi pas ? Sauf que comme on va le voir, ça ne résout pas le problème.
Les écologistes, adeptes de la première hypothèse ont pour eux les travaux du psychologue Maslow, résumés dans sa célèbre « Pyramide ».
Maslow classe selon leur degré d’exigence les besoins fondamentaux comme les besoins physiologiques, besoin de sécurité, d’appartenance, d’estime, d’accomplissement (image ci-dessus et ici). Toutefois, si Maslow énumère ces nécessités que subissent tous les hommes du fait de leur nature physiologique et sociale (besoin au premier sens), il ne dit rien des procédés par lesquels ils satisfont ces exigences (besoin au second sens).
Les écologistes font comme si l’histoire ne concernait pas les procédés de satisfaction des besoins (la culture amish). Ce qui se vérifie dans le fait que « rien dans l’offre des techniques 5G ne réalise un progrès décisif selon ces besoins considérés. Il s’agit donc de fausses satisfactions, illusoires qui vont altérer notre environnement sans nous apporter d’amélioration véritable. » Mais, si on devait aujourd’hui aller chasser l’auroch quand on a faim, et se couvrir de la peau de l’ours quand on a froid, on préfèrerait quand même aller chez Auchan pour le beefsteak et chez Zara pour le petit blouson douillet.
On objectera qu’aujourd’hui la 5G ne nous promets que des frivolités pour « marquer notre appartenance à un groupe, ou pour y être admiré », niveaux 3 et 4 de la pyramide. Et puis, quant au développement personnel (niveau 5) il y a des coaches pour cela : pas besoin d’antennes dévoreuses d’énergie.
Coaches contre entrepreneurs d’antennes : lobby contre lobby ?
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