samedi 26 septembre 2020

Malheur aux barbus ! – Chronique du 27 septembre

Bonjour-bonjour

 

Vous avez lu comme moi que les anti-masques mettent en avant les innombrables microbes, bactéries, staphylocoques que vos masques piègeraient, faisant une sorte de pouponnière pour virus qui seraient réservés à votre appareil respiratoire.

Il y a sans doute un part de vérité là-dedans, et les précautions qu’on nous recommande dans le port et la manipulation des masques en atteste le bien-fondé. Mais alors que penser des autres pièges à microbes comme par exemple la barbe ?

Les barbus se sont multipliés depuis 20 ans et c’est désormais tellement répandu que le métier de barbier est redevenu rentable au point que les salons qui leur sont réservés ont vu le jour un peu partout – et pourquoi pas si ça plait aux messieurs et si les femmes raffolent de ça ?

D’ailleurs il existe des sites dédiés (comme ici) aux barbus ou plutôt à ceux qui hésitent encore à remiser leur rasoir, pour expliquer pourquoi les femmes préfèrent les barbus, n’hésitant pas à nous aguicher avec ce tableau :

 


Alors, quel rapport avec les masques et leur fonction infectante ? 

Voici : j’avais opté pour un barbier qui coupait aussi les cheveux, et c’est là que j’ai vu un bocal rempli d’un joli liquide bleu, étiqueté comme contenant un produit destiné à désinfecter les rasoirs, tondeuses, peignes etc. destinés à entretenir les barbes. Il était indiqué que ce liquide détruisait les parasites, les microbes de toute sorte et les champignons. Oui mesdames, tout cela risque bien de se trouver dans les poils de la barbe de vos amoureux…

Alors il est vrai que la contestation existe, et on peut lire sur la page référencée que les barbus ont un visage plus sain que s’ils étaient imberbes, le rasoir favorisant la prolifération des bactéries. C’est peut-être une fake-news - ou pas ? Mais de toute façon on peut penser que si les barbiers prennent tant de soin pour désinfecter leurs ustensiles, c’est bien parce qu’ils ne sont pas tout à fait sains.

Bien sûr, madame, n’allez quand même pas chercher des poux dans la barbe de votre compagnon, ça pourrait le vexer. Mais dites-vous que quand vous l’embrassez vous embrassez également toute sorte de petites bestioles fort peu attirantes. Je sais bien que si on commençait à désinfecter le corps de l’autre avant l’amour, ça pourrait nous entrainer très loin. Mais disons-nous quand même que le goût du risque glorifié par Nicolas Bedos (cf. ici) pourrait être mobilisé pour bien autre chose que les cinémas et les restaurants.

... Je vous vois un peu renfrogné : c’est dimanche et voilà qu’on vient vous angoisser avec des détails qui accompagnent votre vie depuis toujours et qui ne vous ont pourtant jamais perturbé. Vous avez tout à fait raison, et pour me faire pardonner, je conclurai avec ce texte de Montaigne qui glorifie sa moustache et qui n’est pas sans rappeler le contenu des barbes d’aujourd’hui : 

« Mais à moi particulièrement, les moustaches que j'ay pleines, m'en servent : si j'en approche mes gans, ou mon mouchoir, l'odeur y tiendra tout un jour : elles accusent le lieu d'où je viens. Les étroits baisers de la jeunesse, savoureux, gloutons et gluants, s'y collaient autrefois, et s'y tenaient plusieurs heures après. »  Essais - Livre I Chapitre 55 - Des Senteurs

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