mardi 15 septembre 2020

« L’arbre mort de noël » du maire EELV de Bordeaux – Chronique du 16 septembre

Bonjour-bonjour

 

Cette idée de qualifier l’arbre de noël d’arbre mort est affligeante. Le discours du maire qui a duré deux heures a été oublié – ne restent que dix secondes où il affirme qu’il n’y aura pas de sapin de Noël de la ville. C’est injuste… mais pas surprenant. Si Pierre Humic (c’est le nom du maire) avait révélé aux petits enfants que le Père noël n’existe pas, juste pour les faire pleurer, ça n’aurait pas été pire, car introduire la mort dans la joie des petits et des grands qui se réunissent au pied du sapin, voilà qui touche sournoisement le moral. Comme si le covid n’était pas suffisamment déprimant, il faut encore qu’on nous explique que tout ce qui nous procure de la joie est soit dangereux, comme les apéros et BBQ sans masques, entre amis, sous le soleil du réchauffement climatique – ou encore l’anniversaire de la grand-mère (cf. Post d’hier) ; soit immoral, comme de jouir de la mort, celle d’un arbre ou celle d’un taureau dans l’arène : quelle différence ?

On reprochera à monsieur Humic, selon le tempérament de l’invectiveur, soit d’être un « pisse-vinaigre », soit d’être un ayatollah de l’écologie. On dira aussi que couper un arbre pour Noël, doit être comparé à l’usage qu’on en fait, au rôle qu’il joue dans la vie sociale, au fait qu’il reste quand même plus écologique que les substituts qu’on peut lui proposer, comme ces arbres artificiels :

 


Donner de la joie, faire pétiller la vie dans la prunelle des tout-petits : la « mort » du sapin n’est-elle pas justifiée à partir de là ? 

Quoique, posé comme ça, cette affirmation recèle une question plus subtile, en tout cas plus délicate. Car si le fait de provoquer de la joie consensuelle était la justification de la destruction de la vie, alors les afficionados auraient raison. Eux aussi le disent : la mort du taureau est légitime parce que c’est un fait culturel. Elle est même sublimée de sorte que si le taureau meurt, c’est dans la gloire de sa bravoure : mieux vaut mourir dans l’arène que dans un abattoir. 

Reste que se réjouir grâce à la mort du taureau ça trouble même ceux qui vont vers l’arbre mort de Noël des étoiles dans les yeux. Où passe donc la frontière entre la mort qui est justifiée par la joie qu’elle procure et celle qui ne l’est pas ?

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