jeudi 24 septembre 2020

Vivre à en crever – Chronique du 25 septembre

Bonjour-bonjour

 

« … Vivez à fond, tombez malades, allez au restaurant […] Nous devons vivre, quitte à mourir » Nicolas Bedos sur Instagram

 

 

Vous avez sans doute lu comme moi les propos de Nicolas Bedos, qui ont scandalisé bon nombre de gens. Et ceux qui ont été choqués n’ont sans doute pas eu tort, dans la mesure où cet « influenceur » nous encourage à prendre tous les risques, quand bien même ce serait au péril de propager l’épidémie – épargnant quand même les vieux très-vieux en n’allant pas leur faire la bise au sortir d’une fête très « promiscutée » (sic)

 

Il est vrai qu’il y a quelque chose d’un peu dégoutant dans ces propos si faciles, si convenus, si racoleurs qui nous mettent dans l’alternative de choisir entre la lâcheté et l’héroïsme ; mais je laisse la polémique à d’autres pour ne m’attacher qu’à la radicalité de ces propos.

C’est qu’en effet, Nicolas Bedos à la différence des révoltés habituels anti-masques, ne dit pas « On vous enfle avec des déclarations alarmistes, pleines de chiffres faux et qui oublient de mettre la covid en perspective avec les morts habituels de la grippe. » Il ne s’agit pas non plus pour lui de dénoncer une entreprise liberticide calculée par le pouvoir à seule fin de mettre les citoyens à genoux et de les manœuvrer plus facilement : il ne nous joue pas l’air du grand confinement des Gilets-jaunes. Non. Il nous tient un discours un peu nietzschéen, démasquant des précautions pour continuer de vivre qui sont en réalité des manifestations de la haine de la vie et proclamant le droit (ou plutôt : le devoir) de vivre dans l’inconscience. Vous en connaissez beaucoup des gens qui vous disent « - Allez danser toute la nuit corps à corps, et – oui ça va vous faire peut-être tomber malade. – Oui, vous en mourrez peut-être. – Mais qu’importe ? »

 

Moi, j’aime les gens qui vont jusqu’au bout de leur pensée, ceux qui ont le courage intellectuel de l’assumer jusque dans ses ultimes conséquences. Tout ce que je voudrais, c’est être sûr que ceux qui soutiennent ces propos les ont bien compris.

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