samedi 3 avril 2021

Qui a pleuré vendredi, dimanche rira – Chronique du 4 avril (Jour de Pâques)

Bonjour-bonjour

 

 


Les œufs en chocolat que les enfants vont découvrir aujourd’hui ont-ils été apportés par des cloches ou par des lapins ? Cloches en France, lapins au nord de l’Europe, lièvre chez les anglais : comment s’y retrouver ? Mais en réalité cela importe peu, l’essentiel étant que les œufs soient compris comme des symboles de fécondité et de vie, car Pâques est pour les chrétiens la fête de Jésus, revenu à la vie après sa mort. Aux larmes du vendredi saint succèdent les rires du dimanche de Pâques.

 

L’idée de résurrection liée à Pâques est assez importante pour retenir notre attention. En effet, Jésus est ressuscité, ce qui veut dire qu’il est bel et bien mort sur la croix, mais que trois jours plus tard, le dimanche de Pâques, il est revenu à la vie et sorti de son tombeau ; à ne pas confondre avec les cas miraculeux d’hommes devenus immortels, tels les héros Marvel ou les vampires. Avec la résurrection la mort est un état réversible, qu’on peut franchir en sortant de la vie, mais aussi et y revenant. 

Certes cet état de ressuscité est instable : dans beaucoup de religions les héros sortis de la mort changent immédiatement de nature et deviennent des dieux ou des demi-dieux. Jésus lui-même n’est resté sur terre après la résurrection que quarante jours, apparaissant au bout de ce temps une dernière fois à ses disciples avant de monter au ciel – néanmoins cette période suffit pour donner raison à ceux qui croient que les morts ne le sont pas définitivement et qu’on peut espérer leur retour à la vie. C’est ainsi par exemple qu’on exposait autrefois au pied de l’autel durant une nuit entière les enfants morts sans baptême : on pensait qu’ils reviendraient miraculeusement à la vie juste le temps d’être baptisés, après quoi ils pouvaient partir pour le paradis. Aujourd’hui encore, certains se font cryogéniser après leur mort escomptant qu’un jour les progrès de la science leur rendraient la vie.

Mais la croyance en la résurrection n’est pas seulement un déni opposé à la mort comme pour se protéger de l’effroi produit par son apparition. Car à cette conviction s’ajoute l’intuition de l’incarnation : on ne se contente pas de la consolation de l’immoralité de l’âme, souffle immatériel, pure spiritualité. Ce qu’on veut c’est que le défunt redevienne vivant, corps et âme ; qu’il soit là, près de nous, comme Jésus revenu au milieu de ses apôtres et leur parlant comme avant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire