samedi 17 avril 2021

Pourquoi avons-nous des oreilles ? – Chronique du 18 avril

Bonjour-bonjour

 

Vous connaissez sans doute de professeur Pangloss ? Non pas un de ces professeurs de médecine qui envahissent les plateaux télés depuis un an, mais celui qui, dans Candide, le conte philosophique de Voltaire, allait répétant à qui voulait l’entendre que « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». 

Professeur de métaphysico-théologo-cosmolonigologie, ce précepteur de Candide explique à mademoiselle Cunégonde (pour la quelle Candide a des sentiments) que tout ce qui existe a une cause qui justifie son existence. « Remarquez bien (disait-il à mademoiselle Cunégonde) que les nez ont été faits pour porter des lunettes ; aussi avons-nous des lunettes. » Et nous de conclure que de la même façon nos oreilles, qui ne sont qu’accessoires pour porter lesdites lunettes (puisqu’on peut aussi se contenter de lorgnons), sont par contre indispensables pour porter le masque chirurgical, protection sans laquelle il nous serait aujourd’hui impossible de sortir de chez nous. D’où le caractère indispensable des oreilles, qui devient apparent aujourd’hui après des millions d’années d’existence facultative. 

 

 

 

- Reprenant la thèse aristotélicienne selon laquelle « la nature ne fait rien en vain » Pangloss nous invite donc à revisiter notre corps en nous demandant si par hasard il n’y aurait pas d’autres organes dont l’existence appellerait l’invention de nouveaux dispositifs prenant appui sur eux, justifiant du même coup leur présence. 

Nous ne parlerons bien sûr pas de certains sont membres qui sont multifonctionnels comme les mains. Mais aussi il y a chez l’homme un organe dit « reproducteur » qui parait bien étrange : pour excréter et se reproduire les femmes n’ont pas un tel dispositif, alors pourquoi les hommes en auraient-il ? Les oiseaux et les poissons se reproduisent bien sans pénis et leurs espèces ne périclitent pas pour autant qu’on sache. Le docteur Pangloss nous donne une piste pour trouver cette explication. Car, de même que le nez est fait pour porter des lunettes, « les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des chausses ». Le pénis ne serait-il donc pas fait pour porter un accessoire du même genre ?

 



Le koteka (ci-dessus) ou étui pénien du peuple dani, dans la vallée de Baliem en Papouasie indonésienne, (bientôt inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco) donne une fière allure à cet appendice somme-toute assez ridicule en temps ordinaire.

Alors, que font nos stylistes pour mettre les hommes civilisés au niveau des hommes-premiers ? 

Ah ! Si Karl Lagerfeld était encore de ce monde !….

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