Bonjour-bonjour
La question du lundi : quel évènement a mobilisé nos médias durant ce week-end ?
Sans hésiter, la réponse est : l’affaire Sarah Halimi, avec ces manifestants un peu partout en France pour demander que l’auteur du crime soit jugé quoiqu’il en soit du délire qui l’aurait possédé durant cet acte abominable. Ce crime monstrueux serait sans criminel reconnu ? Est-ce juste ? Juristes, politiciens et philosophes ont été mobilisés sans relâche afin d’apporter de la lumière là où l’obscurité règne. La palme de l’intervention à contre-courant a, comme bien souvent, été délivrée à Michel Onfray pour qui il ne s’agit pas de savoir s’il faut ou non faire une nouvelle loi, mais seulement appliquer rigoureusement celle qui existe, car « On a un seul problème en France, c’est que la loi n’est pas respectée. (…) Si on faisait respecter la loi, si effectivement il y avait une crainte du gendarme, du policier, à ce moment-là, les problèmes seraient réglés. Non, on a juste peur de gens qui ont décidé qu'ils ne respecteraient plus la loi. » (Lu ici)
On est surpris d’entendre un philosophe réputé pour ses analyses habituellement subtiles chausser les gros sabots du gros bon sens – car le principe est simple comme bonjour : un crime = une punition. L’acte du criminel était-il antisémite ? Oui ? Alors on applique la loi qui punit l’antisémitisme. A quoi bon chercher plus loin ? « Dans mon village dit Michel Onfray, à Chambois, si un type est en tracteur et qu'il a pris un coup de gnôle avant de traverser le village une heure après le couvre-feu, celui-là on va l'arrêter, aller en justice et celui-là il va y avoir droit. » – La Mère Denis n’aurait pas dit mieux.
Pour appliquer ce principe, il suffit de se demander comment on aurait jugé ce criminel s’il avait tué n’importe qui – et tiens, même pas besoin d’aller consulter les annales de Chambois, se rappeler du jugement qui a condamné un homme qui, sous l’emprise de l’alcool, avait défenestré un chien : condamné !
Appliquer la loi et basta ! Sauf que pour ça, il faudrait non pas créer de nouvelles lois, mais supprimer certaines autres qui encombrent nos codes civils. Comme celles qui établissent la limite de la responsabilité stipulant qu’il est pensable de ne pas être responsable de ses propres actes. Quoi ? Une loi établit que l’auteur de crime ne serait pas criminel ? Virez-moi tout ça : Tel homme a tué, alors on doit le tuer à son tour. Si on est civilisé, on ne le tuera peut-être pas. Mais quand même, on va le punir férocement.
- Quand même.
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P.S. Il y a deux ans on avait déjà abordé ce sujet sous le tire : Pas de crime sans châtiment. C'était ici.
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