mercredi 28 avril 2021

Souriez, vous êtes filmé – Chronique du 29 avril

Bonjour-bonjour

 

« Jura : un homme de 72 ans renvoyé devant le tribunal correctionnel pour agression et injures racistes.

Un artisan électricien a été la cible, mercredi 21 avril, d'une agression à caractère raciste à Dole (Jura), de la part d’un homme qui l’a brutalisé avant de tenter de l'écraser devant son domicile.

La scène a été filmée par sa femme : sur les images il est possible de voir l'agresseur prendre un croisillon dans son coffre et se diriger vers Adil Sefrioui, tout en tenant des propos véhéments à son encontre. "Je ressentais qu'il avait du plaisir à prononcer ce mot : bicot, bicot, bicot", a raconté la victime. » (Lu ici et )

o-o-o

Occasion de redire combien les smartphones capable de saisir des scènes en vidéo et de les diffuser en direct ont bouleversé notre vie quotidienne, mais aussi la société. On sait que l’affaire Georges Floyd n’aurait sûrement pas eu le retentissement qu’elle a eu si elle n’avait été filmée de bout en bout par un témoin qui, après avoir essayé de faire reculer le policier l’a filmé en train d’écraser le cou de sa victime. En lisant cette phrase vous frémissez peut-être, mais c’est parce que vous avez en mémoire les images terrifiante de cet homme qui suffoque pendant que son bourreau, l’air détaché, parait totalement indifférent au geste abominable qu’il est en train de commettre.

Les images ont un double effet 

– d’une part elles apportent un preuve tangible : la vidéo de la violence du raciste de Dole vient démentir les raisons qu’il donne pour se justifier : les mots ne sont rien devant les images. C’est que celles-ci sont assimilées à des faits contre lesquels les raisons alléguées ne valent rien. 

– Mais c’est aussi qu’elles déclenchent des émotions que les mots peineraient à susciter. Nous n’y pouvons rien : notre cerveau génère des émotions devant un spectacle alors qu’il ne le fait pas quand on lui raconte le même évènement. Combien d’entre nous accepteraient de manger leur escalope de veau si pendant le repas on leur diffusait les images de l’abattage du pauvre petit animal ?

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