mercredi 14 avril 2021

Click and collect – Chronique du 15 avril

Bonjour-bonjour

 

Voilà un peu plus d’un an que la covid nous est tombée dessus et l’heure des bilans a sonné pour les journalistes en mal de sens à donner à notre époque. Qu’avons-nous appris que nous ne savions déjà ? Qu’un bel élan de solidarité nous a fait applaudir chaque soir les soignants ? Que sans l’État la misère aurait été le lot de beaucoup de Français ? Oui, c’est vrai, mais toutes ces prises de conscience ne durent pas, et notre reconnaissance est retombée au fur et à mesure que les vagues épidémiques se succédaient – quant à l’État a-t-il fait autant qu’on attendait de lui ? Et pour faire bonne mesure, le mouvement de repli des « Grandes démocraties » qui admonestent les pays « illibéraux » au nom de la solidarité humaine ont vite montré que leur puissance ne servait qu’à protéger leurs ressources et leur sécurité : « Moi, d’abord, et les autres ensuite – s’il y a des restes »

Ce n’est donc pas dans la conscience des citoyens qu’il faut chercher les nouveautés de l’année, mais dans des faits concrets structurant la vie matérielle. Et là, il y a au moins une nouvelle catégorie de comportements qui s’est imposée, ce sont les achats « click and collect » instituant des « drives », point de retrait des achats intermédiaire entre le magasin de proximité et Amazon. Des analystes à courte vue avaient reproché aux confinements successifs de booster les ventes « par correspondance », pronostiquant leur suprématie universelle. Ils se trompaient car très vite tous les commerces se sont mis au drive avec retrait en magasin « fermé » des commandes effectuées sur leur site internet. Et c’est ce comportement qui pourrait s’installer durablement et devenir l’alternative aux grandes surfaces qui pullulent dans la périphérie des grandes villes, annulant ainsi les interminables déplacements pour les courses du samedi matin avec la marmaille qui réclame son Kinder ou sa boite de Nesquick.

- Reste une question encore non résolue : qu’allons-nous faire avec ce temps gagné sur ces contraintes matérielles ? Et symétriquement : comment allons-nous récupérer les échanges sociaux perdus du fait de la suppression des rencontres avec le voisinage ? Les échanges par réseaux sociaux ne peuvent remplacer ces rencontres parce qu’ils ne sont que virtuels ; peut-être pourrions-nous compenser ces pertes, en multipliant les rencontres sportives et en nous faisant supporters pour vibrer à l’unisson dans les tribunes de stades ? 

 


 

Les anglais ont les pubs pour continuer à vivre ensemble. Devrons-nous multiplier les tribus de supporters pour continuer à aimer et haïr collectivement ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire