lundi 5 avril 2021

60 ans et pas une schtroumpf – Chronique du 6 mars

Bonjour-bonjour

 

Oui, 60 ans déjà… Occasion de revenir sur les caractéristiques qui ont fait des Schtroumpfs, ces petits personnages imaginés par le dessinateur belge Peyo, des véritables icônes de la BD, leur assurant une renommée qui ne s’est jamais démentie jusqu’à aujourd’hui. A noter qu’imaginés comme personnages secondaires dans un album consacré à deux autres héros, Johan et Pirlouit, ils se sont imposés comme les sujets autonomes de la BD qui leur est entièrement consacrée.

Pour l’essentiel, l’originalité des Schtroumfs est de nous transmettre trois messages qui sont autant de leçons de paix :

- D’abord l’entente universelle qui est assurée entre eux par un langage universel, puisque n’étant formé que d’un seul mot, tous peuvent l’apprendre sans délai, nulle difficulté pour mémoriser l’unique signifiant dont il est composé – à condition toutefois de maitriser les désinences du français, mais c’est la contrainte minimum à laquelle il faut bien se plier. Tous les êtres parlants peuvent ainsi se comprendre : oserons-nous dire que les Schtroumpfs effacent la malédiction divine liée à la Tour de Babel ? Que la langue des Schtroumpfs est un nouveau babélien ?

- Universelle aussi est l’espèce « Schtroumpf » : nulle race ne peut y être distinguée, la couleur de peau est uniformément bleue, et seules les expressions individuelles peuvent les individualiser. Chez eux le racisme et la xénophobie n’ont pas cours – donc pas de guerre civile, pas de crises, les seuls conflits sont individuels.

L’entente et la paix règnent chez les Schtroumpfs et cela fait leur force. Leur ennemi, le sorcier Gargamelle ne pourrait les vaincre qu’en les affaiblissant, ce qu’il tentera de faire en créant la Schtroumpfette (1). 

 


 


On sait que dans leur sagesse, les Schtroumpfs ont surmonté le conflit né de la concurrence sexuelle en faisant de la Schtroumpfette le chef de leur village, et donc un personnage dominant que personne ne peut prétendre posséder.

- La paix est donc obtenue au prix d’un refoulement du désir sexuel : c’est schtroumpfement freudien.

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(1) On lira ici le soliloque de Gargamelle créant le bouillon de sorcière dont sortira la Schtroumpfette : vous  y découvrirez ce qu’il faut pour créer une femme, et vous serez étonné(e) que ces albums ne soient pas déjà interdits – ce qui ne va sûrement pas tarder.

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