dimanche 11 avril 2021

Le virus nous a fait entrer dans le 21ème siècle – Chronique du 12 avril

Bonjour-bonjour

 

- Oui, nous voilà entrés dans le 21ème siècle, c’est ça « le monde nouveau ».

- Comment ça, « entrés dans… » ? N’y sommes-nous pas déjà depuis l’an 2000 ? A ce moment-là on a fait pourtant plein de belles fêtes, des feux d’artifice etc.

- Oui, c’est vrai… Mais du point de vue historique, un siècle ce n’est pas seulement sur le calendrier que ça se détermine ; c’est aussi une époque dont le début est manifesté par un évènement à la suite du quel rien n’est plus comme avant : un chapitre se ferme, un autre commence.

- Alors, voyons si ce que vous dites est vrai : quand donc a commencé le 20ème siècle ?

- En 1918, bien entendu. 

- Et le 19ème ?

- En 1815, au congrès de Vienne.

- Et donc Napoléon fait encore partie du 18ème siècle !

- Les choses ne sont pas si simple en histoire, voyez-vous. Le siècle est une détermination bien commode pour nous, parce que 100 ans c’est un chiffre facile à retrouver ; mais parfois entre deux époques s’insère toute une période de bouleversements et bien entendu entre 1789 et 1815 nous avons eu une succession de crises dont l’œuvre a été un changement radical, qui transcende le simple passage d’un siècle à l’autre. Mais laissons les historiens nous expliquer tout ceci et revenons à notre expérience du covid et de son œuvre. 

Ne croyons pas qu’en sortant de l’épidémie nous allons retrouver « le monde d’avant », car certaines ruptures sont trop profondes pour être réparées ; nous pouvons certes espérer retrouver nos cinés et nos apéros ; les pubs londoniens rouvrent avec leurs choppes de bières et leurs agglutinements familiaux de fin de semaine. Mais qu’en sera-t-il du travail, du commerce, des services publics ? Pouvons-nous simplement imaginer ce que tout cela va devenir ? Cela laisse entendre que nous allons vers une nouveauté inimaginable ; mais nous pourrions aussi bien aller vers le rétablissement d’un passé plus lointain. Les mesures fiscales préconisées par Joe Biden éveillent en écho le souvenir des mesures prises par Roosevelt au moment du new deal – mais rien ne se répète jamais en histoire et ceux qui recherchent un tel effet se ridiculisent : ne dit-on pas que l’histoire ne se répète pas, mais qu’elle bégaye ?

- Alors 2022 : première année d’un nouveau cycle ? Si rien n’est déjà dit, alors nous pouvons tout en espérer ?

- Ou en craindre : c’est selon votre tempérament. 

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