mercredi 7 avril 2021

En perdant la lecture, qu’est-ce qu’on perd ? – Chronique du 8 avril

Bonjour-bonjour

 

Le dernier numéro de Télérama (7/04/21) attire notre attention sur la publication du récent baromètre bisannuel « Les français et la lecture » (publié le 30/03/21 – à retrouver ici). Je m’attendais à y trouver la confirmation du regain des ventes dans ce secteur après le cri d’amour poussé par le peuple français en faveur de ses librairies. 

Or, voici ce qu’on y lit : « Malgré des dynamiques de marché rassurantes pour le secteur du livre, nous observons une inflexion /négative/ globale du nombre de lecteurs et ce pour la moitié des genres littéraires. » Comme cette constatation parait malgré tout en contradiction avec cet amour des librairies, le Centre du livre observe que « Même si le lectorat baisse, dans une année marquée par la crise sanitaire, les valeurs associées au livre et à la lecture sont toujours très fortes. »


Bref, les français veulent qu’on ouvre les librairies, mais ce n’est pas pour eux, c’est pour leur voisin, confirmant cette règle que chacun approuve (par exemple) les chaines télé culturelles, mais le soir venu regarde « Les marseillais à Koh-Lanta) (???). On est dans un entre-deux, où il est encore apprécié de paraitre imprégné de culture, mais qu’en même temps nous sommes définitivement acquis au divertissement : après avoir imposé le caractère essentiel de la lecture on se détourne d’elle. 

- Pour expliquer ce paradoxe, il serait inutile de dire que la lecture n’a pas toujours été essentielle, puisque du temps où l’écriture n’existait pas, la lecture n’existait pas non plus – et qu’on ne parait pas avoir été durant ce lointain passé des brutes au front bas. En fait les livres sont venus remplir une case déjà occupée par exemple par les aèdes qui allaient cheminant pour chanter l’Iliade ou l’Odyssée. Plus tard, quand les livres ont été disséminés partout on a vu disparaitre les veillées autour de la conteuse qui était encore dans la tradition orale : on a gagné d’un côté mais on a perdu de l’autre - le bilan est peut-être nul.

La bonne question n’est donc pas « Qu’est-ce que nous avons perdu avec la lecture ? », mais « Qu’est-ce qui a remplacé la lecture ? »

Voyons donc ça :

 


 


Y pas photo….

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