jeudi 22 septembre 2022

Dis-moi ce que tu manges, je te dirai pour qui tu votes – Chronique du 23 septembre

Bonjour-bonjour

 

Dans la tempête de ces jours-ci à propos des machistes et des misogynes, la consommation de viande est apparue comme un marqueur – immédiatement signalé par Sandrine Rousseau.

 

- « /Selon l'Ifop/ un sondage évoque un lien entre une forte consommation de viande rouge et une plus importante adhésion à des stéréotypes sexistes. Les plus gros consommateurs de viande rouge - ceux qui assurent en manger quotidiennement - sont aussi ceux qui sont le plus d'accord avec certains stéréotypes sexistes, notamment sur une vision traditionnelle de la famille et une perception misogyne des rapports de genre au sein du couple.

Parmi les plus carnivores, plus de 7 sur 10 affirment partager des opinions politiques de centre-droite ou de droite, voire très à droite pour 33% d'entre eux. Certes, l’institut de sondage tempère ces conclusions : « Les viandards machos ne sont qu'une minorité, avec des profils socio-professionnels plus populaires, moins diplômés, plus modestes et attachés à une certaine identité nationale. Une minorité qui ne pèse pas tant que ça au sein de la population masculine. » (Lire ici)

 

- Je retiens l’idée que la consommation de viande ajoutée au manque de diplômes et couronnée par la faiblesse des ressources, constitue une constellation déterminante pour l’orientation sexuelle et politique.

« Orientation sexuelle et politique » ? S’agit-il de dire que les hommes sont de droite et les femmes de gauche ? Ridicule n’est-ce pas ? Et pourtant il y a une certaine façon d’adhérer aux thèses de droite qui « vont avec » une certaine façon de se nourrir. C'est du moins ce que l'Ifop vient de constater.

 Prenons d'autres exemples : certains traits psychologiques sont associés, sans qu’on sache pourquoi, à certains types d’action. On signale par exemple que dans les orchestres, les cuivres sont joués plus particulièrement par des hommes et la harpe d’avantage par des femmes. Et que la mentalité de ces instrumentistes se retrouve un peu partout avec les mêmes caractéristiques. J’ai entendu parler des trompettistes jugés le plus souvent extravertis : quel rapport entre l’instrument et la mentalité ? Aucune connexion connue à ce jour. 

Et donc idem pour la consommation de viande et l’amour de l’autorité et de la tradition.

Est-ce si surprenant ? Les stéréotypes ne sont pas seulement des marqueurs relevés dans les enquêtes sociologiques ; ils sont aussi des repères pour ceux qui sont en quête d’identité. 

« Si tu sais faire rôtir la barbaque sur le barbec / Tu seras un homme, mon fils. »

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