dimanche 25 septembre 2022

Adopte un livre – Chronique du 26 septembre

Bonjour-bonjour

 

Une petite info, glissée au milieu de nouvelles plus lourdes et plus retentissantes retient mon attention ce matin : il s’agit du marché du livre d’occasion.

Cette enquête du Monde nous l’apprend en effet : ce marché est florissant et bien des volumes, qui autrement se retrouveraient à la poubelle, trouvent preneurs pour une nouvelle vie auprès de gens qui sont sensible à leur charme « vintage ». Et de citer entre autres Emmaüs. (Lu ici)

On se demande si cet article est bien informé, car il y a 3 semaines c’est justement chez Emmaüs Reims que j’ai pris cette photo : 

 


Il s’agit d’un container à déchets où les donateurs d’Emmaüs sont priés de déposer les livres qu’ils apportent et qui sont systématiquement rejetés. En bonne position un volume de l’Encyclopedia Universalis, qui était entouré des autres volumes constituant une série complète. Quand on songe au fantasme de culture qui soutenait dans les années 70 cette collection, que certains acqueraient au prix fort assortie d’une bibliothèque spéciale, taillée sur mesure, dans laquelle on pouvait en outre placer les suppléments périodiques, on reste pantois devant un tel renversement de valeurs. 

 

- Reversement qui d’ailleurs apparait de façon généralisée dans le domaine du livre : le voici devenu bien de consommation qui peut (qui doit ?) être mis à la poubelle après usage. Les « Boites à livres » sont une sorte de bouée de sauvetage, juste avant la poubelle, pour ces livres dont nous ne voulons plus et dont on suppose d'ailleurs que personne ne veut, ni à prix d’occasion, ni donnés suite à un « désherbage » de bibliothèque (1). Il m’est arrivé de transmettre des livres à des amis sous réserve qu’ils s’engagent à ne pas me les rendre.

- Renversement … ou pas ? Pourriez-vous dire quel sentiment vous avez eu la première fois que vous avez placé un livre dans une poubelle ? Car, ce que les éditeurs n’avaient pas réussi à faire, avec leur livres de poche dont les pages s’arrachent à la lecture, voilà qu’un désintérêt nouveau le fait. Et qu’on ne stigmatise pas les liseuses électroniques, car cette descente du livre à l'enfer du pilon ne les a pas attendues

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(1) Sur ce « désherbage » on lira cet étonnant document consacré à la méthode Ioupi qui énumère les critères permettant d’évaluer la "qualité" des ouvrages promis à la poubelle.

On apprendra ici que ces critères sont destinés à "séduire des usagers de plus en plus volages"

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