lundi 5 septembre 2022

Refuser de passer l’aspi : bientôt un délit ? – Chronique du 6 septembre


Bonjour-bonjour

 

Verrons-nous bientôt des hommes appréhendés par la police, alors qu’ils avaient refusé de faire la vaisselle, parce que leurs compagnes ont porté plainte contre eux ?

… Bien sûr ce n’est pas encore vrai : mais ça va peut-être le devenir bientôt, si la proposition de Sandrine Rousseau est retenue. Celle-ci déclare en effet « travailler à un délit de non-partage des tâches domestiques » (Lire ici)

On imagine facilement qu’ils sont nombreux ceux qui, hommes ou femmes, sont révoltés par une telle judiciarisation des relations de couple ? Hé bien pas du tout ! Voyez plutôt : « Le guide d'achats Consolab, au travers d'un sondage Ipsos, s'est penché sur la perception des Françaises quant à l'idée d'un "délit de non-partage des tâches domestiques". Sur 1 992 personnes sondées, la proposition de Sandrine Rousseau est loin d'être jugée irraisonnée : 50% des femmes et 44% des hommes y sont favorables. » (Art. cité)

Le commentaire de tout cela doit donc être balancé : oui le partage des tâches domestiques reste à faire ; et non la loi ne devrait pas s’y intéresser.

Il y a donc plusieurs points à considérer :

            * D’abord les faits : on considère en effet que désormais l’égalité hommes-femmes passe par celle du partage des tâches domestiques. La pandémie a mis en évidence combien les femmes devaient s’affairer pour maintenir la maison en état pendant que leur conjoint piochait le clavier de son ordi bien après le télétravail, poursuivant indéfiniment des jeux pour adolescents. 

Il me semble d’ailleurs que cette reconnaissance est engagée depuis assez longtemps, puisque la même étude Consolab/Ipsos indique que 56% des femmes en couple sondées jugent leur conjoint "plus impliqué" que ne l'était leur père.

            * Ce projet est pourtant assez délétère, puisque soumettre le partage des tâches ménagères à une loi signifie qu’il ne peut être l’objet d’une transaction entre les époux : le partage 50/50 voulu par la loi n’est pas négociable. 

Plus encore : désobéir à une loi est par définition punissable : en cas de désaccord, la loi devrait protéger les femmes contre leurs feignants de maris, exactement comme elle le contraindra à payer leur pension alimentaire quand ils auront divorcé. Et c’est comme ça : la loi est la loi, elle est impérative quel que soit son contenu.


C’est là que ce projet parait pernicieux puisqu’il suppose que les femmes se sentent aussi menacées dans leur être par les hommes qu’ils les violent ou qu’ils leur laissent la charge du foyer. Et c’est là aussi qu’il faut être un peu méfiant : refuser une telle assimilation ne signifie pas que la charge mentale mise en question ne soit pas quelque chose de sérieux – et les femmes ont bien raison de le dire. 

Seulement aujourd’hui, en faire l’objet d’un délit judiciaire c’est complètement ringard : les réseaux sociaux sont beaucoup plus efficaces, comme en témoignent les affaires d’abus sexuel ou des hommes sont tombés alors que les faits dénoncés étaient prescrits.

Mesdames, allez-y ! Mettez sur Instagram votre selfie du w-e dernier :

Hello Tribu Vu ici

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