lundi 26 septembre 2022

Fini le capitalisme glouton ? – Chronique du 27 septembre

Bonjour-bonjour

 

C’est de chez Renault que la nouvelle est venue : l’entreprise fera plus de bénéfice qu’avant (entendez : durant l’ère Carlos Ghosn), en fabriquant moins de voitures, donc en étant plus verte (toutes proportions gardées). Luca de Meo l’a en effet déclaré récemment dans une interview à Investir : « A une époque, nous fabriquions 3,5 millions de voitures ; aujourd’hui, c’est plutôt 2,5 millions, mais nous gagnons plus d’argent » (Lu ici)

Comment ce miracle s’est-il produit ? « En faisant sortir la marque de sa politique de rabais mortifère pour le chiffre d’affaires et les bénéfices » peut-on lire un peu plus loin. Il est vrai que l’article cité s’étend largement sur un concours de beauté destiné aux belles voitures et à leurs belles conductrice, généralement réservé à une clientèle fortunée – et dans lequel les modèles Renault ont particulièrement brillé.

 

- Oui : et alors ? Se demande-t-on pourquoi Citroën, a pérennisé sous la marque DS ses modèles de luxe, qui deviennent ainsi étrangers à la « marque aux chevrons » qui met sur le marché des voitures ressemblant plus à des boites à sardine qu’à des voitures qu’on serait fier de posséder.

 

- Si vous ne me croyez pas, alors voyez cette voiture :

 

 


Citroën Ami

Cette « Citroën Ami » est une voiture électrique sans permis dont la conception a été voulue la moins chère possible, avec par exemple des portières interchangeables et qu’on peut acheter chez Darty ou à la FNAC (1).  Mais pour le public, ça veut dire que ce n’est pas une voiture. Les gens veulent du luxe et quand ils le peuvent la voiture est un moyen d’afficher qu’ils y accèdent. Inutile de chercher à produire des véhicules reprenant les codes sobriété, comme cette petite Ami, que les ingénieurs ont voulu la moins chère possible. Pour mémoire la firme indienne Tata a jadis tenté de commercialiser un véhicule abordable pour le grand public grâce à des économie drastiques sur les coûts de fabrication ; mais elle a dû y renoncer tant les acheteurs étaient peu nombreux à vouloir une voiture visiblement « cheap ».

La leçon est claire : la voiture reste un indicateur de statut social, et vouloir la rabaisser c’est refuser aux gens d’afficher leur réussite en montant dans leur véhicule.

Donc, Renault se rempli les poches avec des voitures chères. Les pauvres n’y auront pas accès ? Et alors ? De toute façon Renault perdait de l’argent en leur vendant des voitures prix cassés. Et ça, le Marché n’en veut pas.

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(1) Selon ce site, cette Citroën est commercialisée à un peu plus de 7000 euros. Ça laisse la pauvreté hors de prix

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