Bonjour-bonjour
Le gifle administré à son épouse par Adrien Quatennens secoue la classe politique – et d’abord, suffit-elle pour contraindre le député du Nord à se mettre en retrait de la vie publique, alors que Éric Coquerelle reste malgré une accusation de viol à la tête de la commission des finances de l’Assemblée nationale ?
D’ailleurs est-ce si grave ? Monsieur Quatennens a donné une description apparemment objective des « violences » en question – en tout cas son récit est raccord avec ce qu’on sait de la main-courant de son épouse ; le voici : « Il reconnaît lui avoir d'abord "saisi le poignet" lors d'une première dispute. Au cours d'une autre, elle se serait "cognée le coude" tentant de récupérer son téléphone portable, qu'il avait entre ses mains. Adrien Quatennens mentionne également "un autre fait daté d'un an, où, dans un contexte d'extrême tension et d'agressivité mutuelle, j'ai donné une gifle". Un geste "qui ne s'est jamais reproduit", assure-t-il » (lire ici).
L’accusation portée par Sandrine Rousseau est pourtant inflexible : la loi a été bafouée et dès lors le geste doit être pénalisé : "Une gifle, c'est un délit", rappelle la députée EELV. Par conséquent, selon elle, il n'est "pas possible" qu'Adrien Quatennens poursuive dans ses fonctions politiques » affirme-t-elle (Lu ici).
- Pourtant, y a pas mort de femme !
- Peut-être – et heureusement – mais, la violence, c’est la loi qui la définit - et c’est elle qui dit à quelle sanction on s’expose pour l’avoir commise.
- D'accord. Mais dans le cas de monsieur Quatennens la sanction du juge va être décuplée par celle de la rue ; s’agissant d’un homme public, pourquoi ne pas lui éviter une telle punition qui serait alors disproportionnée ?
- C’est que le cas des violences administrées par le député du Nord, même bénignes, risquerait de mettre la loi au défi de s’appliquer. L’essentiel est de montrer qu’une fonction telle que celle de député impose au contraire une exemplarité de conduite et donc aussi celle de la punition. Il faut montrer que nul ne peut échapper à la loi – pas même monsieur Quatennens.
- Ceci étant je voudrais dire que c’est peut-être mieux comme ça. Car la judiciarisation exclut le jugement moral – ou du moins il n’en tient pas compte : si la gifle est un délit, alors elle n’est plus une faute.
Mais supposez que vous considériez quand même qu’elle reste une faute ; que celui qui la porte a violé une valeur fondamentale de respect et d’amour. Comment racheter une faute ? Ici, nul code pénal, nulle sanction. Le rachat est impossible, seul le pardon de la victime peut laver la tache.
- Et ça, c’est pas gagné.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire