Bonjour-bonjour
« L’imagination au pouvoir ! » : c’est avec ce slogan que les « révolutionnaire » de mai-68 prétendaient bouleverser la société. Au point que l’esprit de sérieux et d’organisation paraissait le comble du ridicule.
Or, on n’en fait plus mystère aujourd’hui : c’est à cette faculté d’imaginer et d’adopter de nouveaux scénarios que l’on doit faire appel pour réussir la transition énergétique – autrement dit « la sobriété heureuse ».
De quoi s’agit-il ? On veut transformer le désir – ni plus ni moins – des français de sorte qu’au lieu de consommer ce que tout le monde recherche (effet analysé par René Girard), voilà que notre sujet se met à désirer le contraire, c’est-à-dire renoncer à ce qui devrait logiquement lui apporter de la jouissance. Et cela non pas simplement par identification aux séductions d’un influenceur (1), mais bien par l’adhésion à des représentations imaginaires venues doubler le réel voire même se substituer à lui.
La jouissance dans la privation : voilà finalement ce que nous sommes supposés rechercher, pour le plus grand bien de la planète… mais pas pour celui des entreprises capitalistes qui profitent du marché.
Vous devinez, chers amis, que je suis personnellement attiré par cette position ascétique, ayant cru en sa vertu durant les années 68. Toutefois je suis plus lucide aujourd’hui qu’autrefois : dans cet affrontement nous sommes pris en otage par deux forces antagonistes : celle de la production et de la consommation ; et puis celles de la conquête du pouvoir politique. Qui plus est, notre imagination est au repos puisqu’il s’agit de consommer et de reproduire des scénarios inventés par des influenceurs (sans doute plus puissants que ceux qui s’affichent sur les réseaux sociaux).
Alors ? La sobriété ? Si je veux et quand je veux.
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(1) Voir schéma ici
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