Affaire du « bébé du coffre ». La
famille fait bloc autour de la « bonne mère » au procès
Rosa-Maria Da Cruz, aujourd'hui âgée de 50 ans, a caché son
bébé aux yeux de tous pendant deux ans dans une pièce de sa maison et dans le
coffre de sa Peugeot break, s'occupant en parallèle de ses trois autres
enfants. (Lu ici)
Cette enfant a été abandonnée à elle-même depuis sa
naissance jusqu’à l’âge de 2 ans, sans aucun contact affectif, ni aucune
stimulation d’autres humains. Cette affaire nous rappelle des cas d’enfants
retrouvés dans la jungle aux Indes ou en Afrique, survivant grâce à des hordes
d’animaux jugés « bienveillants » à leur égard et dont on a tiré des
récits enfants singe (Mowgli), enfants loups, ou même au cas de Victor de l’Aveyron
popularisé par le film de François Truffaut. Il faut également rappeler la
terrible expérience tentée au XVIIIe siècle par l'empereur Frédéric II :
souhaitant découvrir la langue humaine originelle, il fait placer dans une
pouponnière six nouveau-nés. Leurs nourrices peuvent les alimenter et les
baigner, mais elles ont interdiction de leur parler. La légende veut qu'ils
soient tous morts, les uns après les autres. (Voir cet article) (1)
Aujourd’hui cette question de savoir quel serait le langage
parlé spontanément par un petit enfant serait considérée comme absurde, et
l’expérience de Fréderic II est vue comme une atrocité : on ne
pense plus aujourd’hui qu’aux carences psychologiques présentées par cette
petite fille. Ce sont des pédopsychiatres qui ont prix en charge les séquelles
du traitement subi par cette enfant, jugée autiste au dernier degré, avec la
question suspendue encore aujourd’hui de la possibilité pour elle d’évoluer.
Ce que nous avons gagné par rapport aux recherches faites autrefois sur les enfants sauvages, c’est la certitude que le cerveau humain adapte ses ressources au milieu dans le quel il évolue, et que ses limites sont celles des stimulations reçues.
Ce que nous avons gagné par rapport aux recherches faites autrefois sur les enfants sauvages, c’est la certitude que le cerveau humain adapte ses ressources au milieu dans le quel il évolue, et que ses limites sont celles des stimulations reçues.
On me dira que tout cela nous le savions déjà, du moins dans
les années 60, lorsque sortait le film de Truffaut, mais que nous aimions
encore rêver d’une aurore de l’humanité qui pourrait être rejouée à chaque
enfant qui nait..
C’est ça qu’on aurait perdu ?
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(1) On pense aussi à « l’énigme de Kaspar Hauser »
le film de Werner Herzog
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