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L’histoire de
cette jeune pakistanaise paraît sortie du fond des âges (= du moyen-âge).
Qu’on en
juge : cette jeune femme chrétienne prend de l’eau pour se désaltérer dans
un puits réservé aux musulmans. La propriétaire du puits lui en fait le
reproche et Asia Bibi répond : « Ton prophète s’appelle Mahomet, le
mien Jésus Christ » sous entendant probablement qu’un verre d’eau ne
change pas de nature pour cela.
Mais pour les
islamistes, assimiler Jésus à Mahomet est un blasphème puni de mort comme tout
blasphème selon la constitution pakistanaise : raison pour la quelle ils
ont dénoncé comme nul l’acquittement dont Asia Bibi a fait l’objet devant la
cour suprême.
Que ce drame
résulte d’un verre d’eau tiré d’un puits réservé à une communauté religieuse
raisonne fortement dans notre inconscient d’occidental : on sait que chez
nous, durant le moyen-âge, des juifs ont été massivement massacrés par des
chrétiens persuadés que les épidémies de peste venaient de ce que les juifs
avaient empoisonnés les puits destinés aux chrétiens.
Et que
voit-on ici ? Que les mêmes puits sont restés des lieux d’affrontement interconfessionnels ;
que si un chrétien meurt de soif près d’un puits musulman rien ne pourra le
sauver, puisqu’il ne reconnaît pas le Prophète.
Et malheur à
lui s’il dit que l’important n’est pas de savoir qui est prophète, mais
simplement si on reconnaît un prophète.
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