jeudi 8 novembre 2018

EMMANUEL MACRON, À PROPOS DE PHILIPPE PÉTAIN : « JE NE CROIS PAS À LA POLICE DE L'HISTOIRE »

"Personne ne m'en a parlé dans la foule, mais il y a des gens qui voudraient mettre des frontières partout" a encore déploré le président. "L'indignité de Pétain, la responsabilité de la France dans la déportation je l'ai reconnue et je le redis, mais il faut regarder la complexité de notre Histoire en face. Je ne crois pas à la police de l'histoire. » Vu ici
Au fond, le vrai problème n’a pas été posé, même s’il est pressenti : si l’on veut que le maréchal Pétain soit indigne de toute commémoration, comme il l’est en effet depuis 1945, il faut admettre que son indignité nationale débutant en 1940, a contaminé son comportement héroïque de 1916 à 1918. Le Pétain de 1916 portait-il déjà dans ses flancs celui de la poignée de main de Montoire ?

1 Pétain ou 2 Pétain ?
« Pétain a clairement accepté le principe de la collaboration dans l'esprit d'un dialogue « entre soldats », Hitler et lui étant des vétérans de la Première Guerre mondiale. » peut-on lire dans Wiki. Du coup on peut estimer qu'entre la général de 1916 et le Maréchal de 1940 il y a une continuité, et que si le Pétain de 1940 est un fruit pourrissant, le ver était déjà dans le fruit en 1916.

La question de cette continuité n’est pas mince : on voit par exemple le Général de Gaulle exonérer Pétain d’une telle continuité en affirmant que c’est la sénilité seule qui explique son affaissement dans la collaboration. (1) Et cette question de la continuité, même si elle n’est pas posée aujourd'hui par le Président rôde partout depuis 1945, dans tous les discours présidentiels. Par exemple, laissant Philippe Pétain de côté, on peut s’interroger sur la continuité de la nation française durant la collaboration. On a refusé longtemps de reconnaitre cette continuité par exemple à l’occasion de la rafle du Vel d’hiv, même si  la police parisienne est clairement impliquée dans son déroulement.  Il faudra, pour cette reconnaissance, attendre le discours de Jacques Chirac, Président de la République le 16 juillet 1995.
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(1) D’ailleurs c’est bien lui qui, conformément à la décision de la Haute cour, commue la peine de mort en réclusion perpétuelle.

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