lundi 19 novembre 2018

LE PAPE DÉNONCE LE « VACARME DE QUELQUES RICHES »

« Le cri des pauvres devient chaque jour plus fort, mais chaque jour moins écouté, dominé par le vacarme de quelques riches, qui sont toujours moins nombreux et toujours plus riches » - Déclaration du Pape François à la Journée mondiale de la pauvreté. (Lire ici)
1 – Déjà, remarquons que le Pape n’a pas vraiment innové, surtout s’il a lu  La Mennais, qui écrivait « Le cri du pauvre monte jusqu'à Dieu mais il n'arrive pas à l'oreille de l'homme. » : c’était au milieu du 19ème siècle, mais puisque rien n’a changé, inutile de modifier le message – juste le paraphraser.
D’ailleurs, voici comment il a développé sa pensée : remarquons d’abord qu’il s’agit d’une métaphore. Car en vérité cela fait très longtemps que les riches ont appris à se taire, qu’ils parlent tout bas quand ils y sont obligés, parce que la discrétion et la dissimulation de leurs richesses sont absolument indispensables. (1) « Le cri des riches », c’est la métaphore pour dire leur puissance. Et d’ailleurs ils n’est que de se demander qui peut l’entendre : ceux qui le peuvent, ce sont les travailleurs qui triment pour eux, lorsqu’ils vont chercher leur maigre salaire.

2 – Le Pape poursuit :
« … C'est le cri des nombreux Lazare qui pleurent, tandis qu'une poignée de riches fait des banquets avec ce qui, en justice, revient à tous".
Alors, voilà quelque chose d’un peu plus surprenant : les riches se réservent ce qui revient à tous. Le Pape serait-il un partageux ? C’est  vrai que ces riches qui se bâfrent avec les ressources qui reviennent en toute justice aux pauvres, cela fait très longtemps qu’on n’en a pas parlé. Et pourquoi donc ? Parce qu’à chaque fois qu’on a voulu « faire payer les riches » on est tombé sur un échec, parce que les richesses sont parties très loin, là où les pauvres sont plus dociles ? Peut-être, mais on peut aussi penser que la misère enseigne l’humilité plus que la révolte ?
Je ne sais pas. En tout cas, moi, si j’étais riche, ce Pape, je l’aurais à l’œil.
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(1) A Genève, pays où les Ferrari pullulent dans les parkings on ne les voit qu’à peine : au lieu du rouge distinctif de la marque, elles arborent une couleur gris-fer, très moche mais très discrète


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