« Le cri des pauvres devient chaque jour plus fort,
mais chaque jour moins écouté, dominé par le vacarme de quelques riches, qui
sont toujours moins nombreux et toujours plus riches » - Déclaration du
Pape François à la Journée mondiale de la pauvreté. (Lire ici)
1 – Déjà, remarquons que le Pape n’a pas vraiment innové,
surtout s’il a lu La Mennais, qui
écrivait « Le cri du pauvre monte
jusqu'à Dieu mais il n'arrive pas à l'oreille de l'homme. » :
c’était au milieu du 19ème siècle, mais puisque rien n’a changé,
inutile de modifier le message – juste le paraphraser.
D’ailleurs, voici comment il a développé sa pensée : remarquons
d’abord qu’il s’agit d’une métaphore. Car en vérité cela fait très longtemps
que les riches ont appris à se taire, qu’ils parlent tout bas quand ils y sont
obligés, parce que la discrétion et la dissimulation de leurs richesses sont
absolument indispensables. (1) « Le cri des riches », c’est la
métaphore pour dire leur puissance. Et d’ailleurs ils n’est que de se demander
qui peut l’entendre : ceux qui le peuvent, ce sont les travailleurs qui
triment pour eux, lorsqu’ils vont chercher leur maigre salaire.
2 – Le Pape poursuit :
« … C'est le cri des nombreux Lazare qui pleurent,
tandis qu'une poignée de riches fait des banquets avec ce qui, en justice,
revient à tous".
Alors, voilà quelque chose d’un peu plus surprenant :
les riches se réservent ce qui revient à
tous. Le Pape serait-il un partageux ? C’est vrai que ces riches qui se bâfrent avec les
ressources qui reviennent en toute justice aux pauvres, cela fait très
longtemps qu’on n’en a pas parlé. Et pourquoi donc ? Parce qu’à chaque
fois qu’on a voulu « faire payer les riches » on est tombé sur un échec,
parce que les richesses sont parties très loin, là où les pauvres sont plus
dociles ? Peut-être, mais on peut aussi penser que la misère enseigne
l’humilité plus que la révolte ?
Je ne sais pas. En tout cas, moi, si j’étais riche, ce Pape,
je l’aurais à l’œil.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire