A lire ici.
Un simple fait divers ? Un moyen de rappeler que chez
nous, compte tenu du prix du paquet cela ne risque pas d’arriver ?
Sans doute mais pas que cela. Car l’idée est quand même un
peu plus générale : c’est que pour décourager d’une conduite de plaisir,
le mieux est de pousser la consommation jusqu’au point où le plaisir se mue en
dégoût, voire en maladie.
Sommes-nous prêts à condamner ce professeur ? Oui, bien
sûr, il a porté atteinte à la santé de son élève, mais c’était quand même pour
son bien. Le quel consiste à découvrir que derrière le plaisir il y a la
souffrance : boire de l’alcool jusqu’à la nausée, manger jusqu’au dégoût, copuler
jusqu’à épuisement des forces vitales.
- Au bout du compte, ce qui est en jeu ici, c’est quand même
la pédagogie des plaisirs, un peu comme celle que pratiquaient les épicuriens lorsqu’ils
conseillaient d’en user avec modération pour pouvoir continuer d’en profiter
longtemps. Ce professeur ne dit pas à son élève « C’est mal et c’est
défendu de fumer ». Il dit : « Regarde ce qui arrive quand tu
fumes : que ce soit peu ou beaucoup, le tabac te rendra finalement toujours
malade. »
Jouir jusqu’à la perte de la conscience ; jusqu’à la
folie… Voilà ce qu’on voudrait. Mais bien avant d’y arriver, on rend
tripes et boyaux sur le trottoir.
Meden
agan : rien de trop. Telle était l’injonction d’Apollon inscrite
au fronton du temple de Delphes afin d’inciter
les hommes à garder le juste mesure en toutes choses. On pourrait méditer cette
formule en lisant ce fait indonésien.
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