- Le Centre de recherche clinique de l’est parisien de
l’hôpital Saint-Antoine (12e arrondissement) lance un appel au don de
selles. « Nous cherchons des volontaires sains pour réaliser un (ou plusieurs)
don(s) de selles dans le cadre d’une l’étude qui porte sur l’évaluation de la
transplantation de selles dans une maladie inflammatoire de l’intestin, la
rectocolite hémorragique… L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité
de la transplantation du microbiote fécal sur l’évolution de la maladie ».
--> Commentaire du site 20minutes.fr : « Faites avancer la science avec vos
étrons » (Lire ici)
Voilà, tout est dit : d’un côté l’annonce scientifique,
de l’autre l’ironie qui la contourne pour retourner vers une tradition de
grasses plaisanteries. Hé quoi ?
Serait-il moins important de donner ses selles que de donner son sang ? Au
nom de quelle vérité cette hiérarchie serait-elle instituée et légitimée ?
On dira que donner son sang c’est donner la vie, puisque
dans notre sang circulent tous les principes vitaux qui vont l’entretenir,
alors que les excréments ne sont que des déchets malpropres qui l’intoxiquent.
Mais ce n’est qu’un préjugé qui veut
qu’il y ait d’un coté ce qui est bon pour nous, et de l’autre ce qui est
mauvais. Dans notre corps le bon et le mauvais ne sont que fonction de quantité
et ce qui nous fait vivre peut aussi bien nous empoisonner – et réciproquement ;
ainsi du précieux microbiote contenu
dans notre intestin, qui constitue l’essentiel de ce que nous évacuons chaque
jour à grand renfort de chasse d’eau : pourtant sans lui nous serions
victimes d’inflammation et de rectocolite
hémorragique.
Mais rien n’y fait : notre rapport à notre corps est
tel que les fantasmes l’emportent sur la vérité scientifique. Voyez par exemple
dans quel état d’esprit peuvent être ceux qui font un don de sperme…
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