jeudi 1 novembre 2018

INDÉPENDANCE OU PAS ? COMPRENDRE L'HISTOIRE MOUVEMENTÉE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

Le travail de l’historien est d’abord une mise en ordre des causalités. Pour en donner un exemple qui va nous occuper dans un proche avenir, songeons à la Nouvelle-Calédonie et au référendum d’indépendance qui doit avoir lieu au printemps.
Mais, comme nous sommes (provisoirement) historiens, rappelons-nous un passé encore proche puisque remontant à 1988. Pour nous aider nous pourrons recourir à cette vidéo destinée à éclairer des ignorants comme nous.
Du massacre de la grotte d’Ouvéa (1) aux accords de Matignon, de l’assassinat de J-M Tjibaou (leader indépendantiste) aux nouveaux accords de Nouméa (1998) – puis au référendum prochain, il semble que le fil conducteur soit très clair : il s’agit d’autonomie politique et la question qui sera posée (le 4 novembre) aux électeurs le dit :
« Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? »
Voilà toutefois que notre historien refuse de refermer le chapitre. Car en bon scientifique, il va éplucher les résultats des sondages qui au fil des mois confirment une tendance bien nette : une majorité de la jeunesse de Nouvelle-Calédonie – y compris les canaques – est favorable au maintien du pays dans la République française. Curieux n’est-ce pas ? Et contre-intuitif, car on penserait que la jeunesse dynamique et entreprenante souhaiterait un maximum de liberté pour faire des affaires en toute indépendance – par exemple avec l’Océanie, puisque ce territoire est quand même plus proche de l’Australie que de Paris.
Seulement un scientifique aime bien faire des recoupements pour vérifier ses hypothèses. Et voilà qu’il constate que le progrès des intentions de vote favorable au statu quo suit d’assez près le cours du nickel dont l’archipel tire l’essentiel de ses ressources. Faute d’un cours suffisant la Nouvelle-Calédonie reste dépendante des subsides venus de France.
Alors, voilà : on s’est étripé pour des principes, on a juré qu’il valait mieux être mort que vivre sans liberté ; on a dit que la culture et la civilisation canaque étaient le support de la vie des habitants qui ne sauraient s’en passer.
Et puis tout cela s’achève dans un bruit de tiroir caisse.
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(1) Qui se solde par la mort de 18 canaques et de deux gendarmes (ce qui permit à J-M Le Pen de déplorer la mort de deux hommes, laissant entendre qu’un canaque qu’il soit vivant ou mort ne mérite pas une telle appellation )

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