Lycéens dans
la rue :
« On n'a
plus l'espace pour rêver, en fait. On sait très bien ce qui nous attend après
le lycée : par exemple, même les gens sur-qualifiés n'arrivent parfois pas à
trouver un métier. On sait très bien qu'on ne valorise pas tout de suite
l'entrée dans la voie professionnelle. On devrait le faire. » (Lu ici)
J’ai voulu
juxtaposer ces deux documents qui datent d’hier. Sur l’un on voit un vieux
type, cheveux blancs, front dégarni, qui a sans doute eu 18 ans en 68 rue
Gay-Lussac ; et ces propos désabusés de ce jeune : « On n'a plus l'espace pour rêver »
parce qu’il faut se soucier de trouver un travail. Oui, nous en 68, on se souciait
d’éviter le travail et si impossible d’éviter un travail trop ch… Voilà
pourquoi la révolte de 68 était joyeuse : il s’agissait de faire que vivre
signifie « Bien vivre ».
Et
aujourd’hui ? Les Gilets-jaunes nous font pleurer avec leurs fins de mois
difficile et leur travail pénible qui ne leur donne qu’un salaire de misère.
Pour eux la révolution c’est l’espoir que vivre ne signifie pas seulement
« survivre ». Oui, la France depuis 15 jours est repeinte aux
couleurs de la misère, c’est Cosette et les Thénardiers qu’on croise dans les
rues.
Quant aux
jeunes, ils n'incarnent sûrement pas Gavroche.
On dira que
je suis cynique, parce que nous autre génération du baby-boom nous avons
profité non pas d’un progrès historique mais d’un moment de prospérité
passager entre deux périodes de misère. Oui, peut-être bien. Mais personne
n’est responsable de sa date de naissance, mais seulement de ce qu’il en fait.
N’empêche,
les deux générations peuvent se rencontrer comme le montre la photo de cet
« old-timer » brandissant la flamme de la colère sur les ronds-points
de Gilets-Jaunes
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