Le 25
décembre dernier, jour de Noël, de nombreux utilisateurs ont déploré une panne
de leur assistant vocal émanant de leurs appareils Echo quels qu'ils soient. En
effet, aux alentours de midi, Alexa ne cessait de répéter inlassablement :
"Désolée, je rencontre des problèmes
pour vous comprendre actuellement."
Alerté par de
nombreux utilisateurs via Twitter, Amazon a réagi et reconnu la panne :
"Au cours des deux dernières heures, certains appareils Echo en Europe ont
eu des problèmes de connexions intermittentes. Ces problèmes sont maintenant
résolus et le service Alexa fonctionne normalement." (Lu ici)
Alexa en
panne et qui garde pourtant la capacité à répondre à ses utilisateurs en disant
“JE suis en panne”: étonnant, non?
Vous ne voyez
peut-être pas pourquoi ? Non il ne s’agit pas de souligner la
contradiction d’un robot qui en panne garde pourtant suffisamment
d’opérationnalité pour le signaler ; après tout, une formule stéréotypée
comme celle-là peut bien avoir été programmée à l’avance. Non ce qui étonne
c’est l’usage du pronom personnel « Je » par une machine, qu’elle
soit en état de marche ou en panne.
C’est ce que
pointait déjà Kant lorsqu’il parlait de la différence entre les hommes et les
animaux : « Posséder le Je
dans sa représentation : ce pouvoir élève l’homme infiniment au-dessus de tous
les autres êtres vivants sur la terre », écrivait-il dans l’Anthropologie d’un point de vue pragmatique.
Ainsi l’animal incapable d’accéder à cette conscience de soi n’est-il selon
lui qu’une simple chose dont on peut disposer à sa guise. – Alors, vous
pensez : Alexa !
Oui, mais
justement : Alexa parle, elle dit « Je » et elle répond à nos
demandes… sauf quand elle est en panne et qu’elle nous le signale. Mais en
réalité, nous rêvons tout éveillés lorsque nous demandons à Alexa de nous
passer notre morceau favori parce que, derrière cette façade, il n’y a que des
lignes et des lignes de codes, et pour finir des ondes propagées à travers
l’espace. Vous me direz que cette représentation de notre requête, voyageant
ainsi dans l’éther ça fait aussi rêver ; oui, mais pas autant qu’une belle
jeune femme, prénommée Alexa, à notre service exclusif.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire